La découverte reste à confirmer. Un groupe de chercheurs vient sans doute de mettre à jour un traitement prometteur contre la malaria, aussi appelé paludisme.
Une puissance d’action multipliée par cent
Des chercheurs suisses et écossais – Institut tropical et de la santé publique à Bâle et l’Université de Dundee – ont peut-être découvert un nouveau traitement contre le paludisme. Les scientifiques ont scruté près de 5 000 molécules et ont modifié la structure de l’une d’entre elles. La molécule en question, au nom barbare, DDD107498, pourrait sauver bien des vies dans le monde entier.
Cette molécule s’est révélée très efficace sur des souris de laboratoire infectées par le plasmodium ; le parasite responsable de la malaria. Sur les souris atteintes, la molécule DDD107498 a éliminé 90% des parasites, y compris « des agents pathogènes résistants à d’autres traitements » indique l’Université de Dundee dans un communiqué.
En changeant cette molécule, ils ont multiplié sa puissance d’action par cent ! Les expériences ont montré de « bonnes propriétés pharmacocinétiques » (la manière dont le corps accepte la prise) et « un profil de sécurité acceptable ». Par ailleurs, « les coûts de fabrication sur la dose pour un humain » serait d’environ « 1 dollar par traitement », une véritable révolution !
Le futur traitement antipaludéen ?
DDD107498 a le potentiel de traiter le paludisme avec une seule dose, empêche l transmission de la maladie et protège la personne de contracter la maladie » poursuit dans le communiqué Ian Gilbert, à la tête du département Chime de la Drug Discovery Unit.
Le traitement est donc capable de stopper la contraction de la maladie et, fait très important, permet surtout la non-transmission du paludisme. Cet antipaludéen devra néanmoins être testé sur l’homme avant toute commercialisation.
« Le paludisme continue de terrasser la moitié de la population mondiale – cette moitié même qui ne peut s’offrir de traitement convenable » souligne le communiqué. Le paludisme touche en effet 200 millions de personnes à travers le monde chaque année, et cause 584 000 morts, selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS). La plupart des décès concerne les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes.
La prévention et le renforcement des mesures de lutte ont permis de faire chuter le « taux de mortalité de plus de 47% à l’échelle mondiale » depuis une quinzaine d’années et de 54% sur le continent africain, toujours selon l’OMS.
Vers une éradication possible de la maladie ? Probablement ; le mois dernier l’OMS entérinait à Genève un plan visant à réduire de 40% les cas de paludisme d’ici cinq ans et 90% d’ici 2030. Aussi, le plan prévoit l’éradication complète du paludisme dans au moins 35 nouveaux pays ces quinze prochaines années.