Plus de 250 plaintes contre un dentiste marseillais

Scandale sanitaire à Marseille : entre 250 et 300 anciens patients d'un chirurgien dentiste marseillais ont déposé une plainte contre lui. 

Le Dr Lionel Guedj a été mis en examen en novembre 2012 pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation, escroquerie au préjudice de la Caisse primaire d'assurance-maladie, ainsi que d'autres délits.

Un équipement 28 fois plus efficace ?

La Sécurité sociale suspectait le dentiste de « réaliser, à très grande échelle, des soins et des couronnes sur des dents saines sans aucune raison médicale et sans respect de l'intérêt des patients ». La Sécurité sociale avait en effet observé que le docteur Guedj facturait 28 fois pus de couronnes que la moyenne des dentistes de Bouches-du-Rhône.

Parallèlement, ses patients mentionnent des dents dévitalisées dans le seul but de poser des couronnes ou des bridges complets.

Les opérations du Dr Guedj semblent lourdement bâclées. Sur la base du temps minimum admis pour chaque type d'acte, la durée moyenne d'une journée de travail de ce praticien s'élevait à 52 heures en 2010, avec parfois jusqu'à 70 patients. Lorsque les gendarmes lui ont fait remarquer qu'une dévitalisation lui prenait 10 minutes, contre deux fois 45 minutes en moyenne, le dentiste a simplement expliqué être bien équipé.

Des soins inutiles, mais fructueux

Ainsi, malgré son implantation dans l'un des quartiers les plus pauvres de Marseille, avec la moitié de sa clientèle à la CMU (Couverture Maladie Universelle), le Dr Guedj était le dentiste français recevant le plus d'honoraires, avec près de trois millions perçus en 2010.

Ses avocats estiment que la justice crie au scandale trop rapidement, arguant que seuls 24 plaignants sont soumis à une expertise et que « seulement » 26 dossiers apparaissent irréguliers en trois ans d'activité. 

Dans le quartier du cabinet du Dr Guedj, les habitants reconnaissent ceux qui ont fait l'objet des opérations du praticien. Confrontés à leurs fausses dents et à leurs kystes et abcès, les patients n'osent plus sourire. Suite au contrôle judiciaire dont le dentiste a fait l'objet en novembre 2012, ce dernier n'est plus autorisé à exercer sa profession.