Une étude, la première, vient d'être publiée sur le niveau d'immunité des vietnamiens face au nouveau virus de la grippe aviaire. Une immunité très faible, bien plus encore que face aux autres virus grippaux. L'étude a été publiée par Welcome Trust (recherche biomédicale) dans le Journal of Infectious Diseases.
L'étude, réalisée avec des chercheurs de l'Institut national de la santé publique et de l'environnement des Pays-Bas (Netherlands National Institute for Public Health and the Environment, en anglais), s'est servie d'une nouvelle méthode d’analyse à haut débit permettant d’analyser des prélèvements sanguins pour les anticorps luttant contre différents virus de la grippe humaine et animale, dans le même temps. Mais attention de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, ce proverbe s'applique aussi au virus H7N9. Les scientifiques précisent que les résultats doivent être interprétés avec prudence et le dosage, concernant la grippe aviaire, validé cliniquement.
36 décès liés au virus H7N9 ont été confirmés pour 131 cas d’infection humaine, tous en Chine hormis un cas à Taiwan. Toutes les contaminations trouveraient leur origine dans la volaille infectée. Aucune preuve de transmission interhumaine soutenue n'existe à ce jour. Par ailleurs, ce virus aviaire se répand plus facilement et est plus difficile à combattre que le virus H5N1.
Mais, certaines informations essentielles reste méconnues comme le niveau d'immunité de la population humaine face à ce virus. Cela permettrait de prédire quels groupes de population sont les plus vulnérables et de prendre la mesure du risque de propagation de la grippe aviaire pour cibler les mesures de protection.
Au Vietnam, des scientifiques du Welcome Trust ont analysé plus de 1 700 échantillons de sang prélevés dans le sud du Vietnam, pour observer la présence d'anticorps luttant contre cinq virus différents de la grippe aviaire dont le H7. La présence d'anticorps est la preuve d'une exposition antérieure à ces souches de la grippe.
D'après les résultats des tests, même si les niveaux d'anticorps au sous-type H7 sont plus élevés que ceux du sous-type H5, ils sont bien inférieurs aux niveaux d’anticorps dirigés contre les virus de la grippe humaine. Il est donc probable qu'au Sud du Vietnam les populations urbaines comme rurales aient subi une faible exposition au virus H7. Seulement ces populations sont les premières touchées en cas de pandémie.
Actuellement, le virus H7N9 a surtout contaminé oiseaux et volaille. « Il a été suggéré que les personnes qui vivent plus près des poulets et autres volailles auraient des niveaux plus élevés d'immunité aux virus de la grippe aviaire simplement parce que leur exposition est susceptible d'être plus élevée. Cependant, nous n’avons aucune preuve dans ce sens », nous dit-on.
Quel est le niveau d’anticorps qui offrirait une protection contre la nouvelle souche de H7N9 ? Les chercheurs n'ont pas encore la réponse à cette question. Si ces tests ont l'avantage non négligeable de permettre une comparaison rapide des taux d'anticorps luttant contre plusieurs virus de la grippe, à partir d'une seule goutte de sang, d'autres études devront préciser ces premiers résultats.