Générations Futures a testé la présence de glyphosate, un herbicide considéré comme cancérogène, dans l’urine de 30 volontaires. Les résultats parlent d’eux-mêmes…
100 % de résultats positifs !
Générations Futures, association spécialisée dans la défense de l’environnement et de la santé, a mené une expérience concernant le glyphosate. Il s’agit d’un herbicide considéré comme cancérigène probable par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).
L’association a voulu connaître le degré d’exposition des Français à cet élément chimique. Ils ont donc fait appel à 30 volontaires, de 8 à 60 ans, femmes et hommes. Ces derniers vivant en ville ou à la campagne et ayant une alimentation biologique ou non, végétarienne ou plus classique. Générations Futures a ensuite analysé l’urine de ces personnes.
Les résultats sont sans appel, car « 100 % des échantillons analysés contenaient du glyphosate ». Celui-ci se trouvait à : « une concentration supérieure à la valeur minimale de quantification du test (LQ = 0,075ng/ml) ». Générations Futures indique également que : « 96 % (29 concentrations sur 30) des concentrations étaient supérieures à la concentration maximale admissible pour un pesticide dans l’eau de 0.1 ng/ml ».
Autoriser ou non le glyphosate ?
Le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé au monde. En 2015, l’autorisation de mise sur le marché du glyphosate en Europe arrivait à échéance. La Commission européenne devait donc se pencher sur la question de renouveler ou non cette autorisation. Malgré le doute sur son aspect cancérogène, la commission a proposé son renouvellement pour 15 ans.
Face au mécontentement de plusieurs associations, les États membres, dont la France, ont refusé ce renouvellement. La Commission européenne a donc accordé une autorisation provisoire de 18 mois, le temps de mener une enquête sur cet herbicide.
Aujourd’hui, les résultats de l’enquête, menée par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), sont connus : le glyphosate n’est pas classé comme cancérigène par l’ECHA ! L’avis opposé du CIRC ne sera donc pas pris en considération.
François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, déplore cet état de fait. Pour lui : « Nous sommes toutes et tous contaminés par le glyphosate. Il est vraiment temps que les autorités européennes prennent conscience de l’urgence à agir et interdisent enfin cette molécule considérée comme probablement cancérogène pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer ! »
Quant au ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer en France, il déplore la décision de l’ECHA de ne pas classer cet herbicide comme cancérogène probable. Ségolène Royale appelle d’ailleurs les ministres européens de l’Environnement à : « s’opposer à un renouvellement de l’autorisation dans la durée du glyphosate au niveau européen ».