Une équipe de Santé publique France a étudié le phénomène de la puberté précoce en France. Une hypothèse tend à indiquer les perturbateurs endocriniens comme l’une des causes probables de cette pathologie.
La puberté précoce en France
La puberté précoce est une maladie qui touche les fillettes avant l’âge de 8 ans et les jeunes garçons avant l’âge de 9 ans. Les enfants atteints par cette pathologie montrent des signes de puberté avant l’heure. Les conséquences peuvent être importantes avec, par exemple, l’arrêt de la croissance et l’apparition prématurée de la poitrine chez les filles, de testicules plus gros chez les garçons, de pilosité…
Cette maladie peut venir d’un dérèglement, d’un problème du système nerveux central, être génétique… Mais il arrive aussi souvent que les médecins ne puissent pas identifier la cause de la pathologie. Pour en savoir plus sur la puberté précoce, une équipe de Santé publique France a décidé d’étudier le nombre de cas sur tout le territoire français. Et les résultats soulignent des disparités entre les filles et les garçons, mais aussi entre certaines régions de France.
La puberté précoce touche plus souvent les filles
Santé publique France s’est concentré sur les données liées aux remboursements de médicaments en rapport avec la puberté précoce. L’analyse de ces informations a permis de se rendre compte que : « La puberté précoce est 10 fois plus fréquente chez les filles que chez les garçons ».
En détail, on apprend que chez les garçons âgés de 0 à 10 ans, le taux d’incidence est de 0,24/10 000 et le nombre de nouveaux cas est de 117 par an. Chez les filles, les chiffres pour la tranche d’âge de 0 à 9 ans, sont de 2,68/10 000 et le nombre de nouveaux cas observés est de 1 173 par an.
Des disparités selon les régions de France
L’étude souligne également que le sud-ouest de la France, et notamment autour de la ville de Toulouse, et le centre-est, dans les alentours de Lyon, sont plus touchés par le phénomène. Les chercheurs ont du mal à expliquer cette disparité géographique. Elle pourrait provenir d’une exposition environnementale différente ayant pour conséquence une augmentation des cas de puberté précoce dans ces régions. Pour Santé publique France : « Ces résultats incitent à mettre en place des études étiologiques ciblées sur les facteurs environnementaux potentiels ».
Concernant ces facteurs environnementaux, Joëlle Le Moal, qui a participé à cette étude, indique : « Chez les filles, le rôle de l’exposition aux perturbateurs endocriniens (polybromés, dits PBBs, comme dans les retardateurs de flamme, cosmétiques ou soins de cheveux contenant des œstrogènes) est considéré comme scientifiquement plausible ». Une piste qui doit donc être suivie en mettant en place de nouvelles études épidémiologiques.