Nicolas Hulot : « Il n’y a aucun danger avec le compteur Linky »

Nicolas Hulot, répondant aux questions dans les espaces Générations climat

Nicolas Hulot, répondant aux questions dans les espaces Générations climat

Les détracteurs du compteur Linky ont désormais un adversaire de poids en la personne de Nicolas Hulot, ministre de la Transition énergétique, qui a souligné début décembre, que cet appareil était sans danger. Nicolas Hulot s’appuie sur les conclusions de plusieurs agences pour prendre la défense de ce compteur communicant qui préfigure des changements de comportements essentiels dans la gestion de la production électrique.

Journaliste engagé dans la sauvegarde de l’Environnement, avocat infatigable de la protection de la nature, Nicolas Hulot, devenu ministre en 2017, continue de militer pour défendre la planète sans faire de langue de bois. Lors d’une interview donnée le 1er décembre, il s’est prononcé très clairement en faveur de ce nouveau compteur. « Pendant un temps je me suis opposé à ce qu’on installe chez moi un compteur Linky, a avoué Nicolas Hulot, je me suis fait une religion et je pense très sincèrement qu’il n’y a aucun danger, je fais confiance à mon agence ». Un changement de posture parfaitement assumé, qui s’appuie sur les études réalisées notamment par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

Le compteur Linky « communicant » permet, outre de relever à distance la consommation en électricité de chaque foyer, de transmettre les données de consommation. Ces informations transitent par le réseau de distribution, et favorisent une connaissance fine des comportements des usagers. Le déploiement généralisé de ces compteurs, engagé par Enedis, filiale d’EDF qui assure la distribution d’électricité dans le pays, est parfois contesté par des opposants qui assurent que les ondes électromagnétiques émises par ces appareils sont nuisibles pour la santé, ou encore que les données sont mal protégées. Nicolas Hulot rappelle le travail conduit par l’Agence nationale des fréquences, dont les travaux montrent que les seuils d’exposition des particuliers sont largement inférieurs aux valeurs réglementaires. Les études menées ont permis de déterminer que les niveaux d’exposition sont entre 200 et 600 fois inférieurs aux marges sanitaires. Parallèlement, le prestigieux Journal International de Médecine a publié un article, réalisé par les docteurs Thierry Sarrazin, Martine Souques, Leena Korpinen, Jacques Lambrozo, qui défend la non-nocivité et l’absence de danger représentés par Linky. “Une entreprise de démystification nécessaire” assurent les auteurs, à l’heure où le compteur est attaqué de toutes parts par des mouvements de santé alternatifs.

 

Quant à la protection des de la vie privée, c’est la Cnil, peu suspecte de laxisme, qui a souligné que les données transmises par les compteurs sont chiffrées, et surtout, qu’elles ne permettent pas d’identifier directement les usagers. « Moi j’ai fait partie, comme chaque citoyen, de ceux qui s’interrogeaient sur le côté un peu intrusif, sur les éventuels effets, rappelle Nicolas Hulot, J’ai été rassuré ».

Montée en puissance du déploiement

Fin 2017, plus de 8 millions de foyers français seront équipés de compteurs communicants. Un chiffre qui devrait doubler l’an prochain et qui témoigne d’une révolution énergétique. Les pratiques évoluent très rapidement, avec le développement de l’autoconsommation, que facilite le compteur Linky. Il permet en effet à des particuliers qui disposent de panneaux solaires par exemple, de reverser leur surproduction d’électricité sur le réseau et de bénéficier de l’électricité convoyée par Enedis si leurs besoins ne sont pas couverts. Cette souplesse enlève de nombreux freins au développement d’énergies renouvelables. Le compteur communicant, est un outil essentiel pour assurer un équilibre entre les productions d’énergie éparses et intermittentes, et la demande des consommateurs, qu’il s’agisse de particuliers, de collectivités ou d’entreprises. Par ailleurs, une ville comme Nice, bientôt entièrement équipée de compteurs Linky, sera rapidement capable de déterminer sa politique énergétique, et ses priorités en se basant sur une connaissance exhaustive des comportements de ses administrés.
Dans une période marquée par des changements radicaux – les voitures à essence devraient être bannies des routes françaises dans un peu plus de 20 ans – la France va devoir augmenter très fortement sa production d’électricité afin de faire face à une demande qui devrait exploser. Le compteur Linky devrait donc faciliter l’arrivée sur le réseau de nouveaux producteurs d’électricité renouvelable, et une réelle agilité dans la gestion de l’offre et de la demande.