La vitamine C, une solution contre les effets de la pollution de l’air ?

Selon une nouvelle étude australienne, la vitamine C pourrait atténuer les dégâts de la pollution de l’air sur les poumons. Cet antioxydant présent dans notre alimentation quotidienne serait capable de prévenir efficacement l’inflammation induits par les fines particules en suspension. Pour les auteurs, cette découverte offre une lueur d’espoir, celle d’un nutriment bon marché et largement disponible pouvant limiter une partie des dégâts causés par la pollution atmosphérique.

La pollution atmosphérique, qui augmente d’année en année, cause des problèmes de santé chez des millions de personnes dans le monde, particulièrement dans les zones urbaines. Ce fléau touche beaucoup les enfants car il représente entre 12 et 20 % de nouveaux cas de maladies respiratoires chez eux, soit jusqu’à 40 000 diagnostics, selon Santé publique France (SpF).

Fumée de bois et trafic routier sont pleins de particules fines

La pollution atmosphérique se compose de plusieurs polluants, parmi lesquels les particules fines. Les PM2,5 font partie de celles-ci. Ces particules sont émises par le trafic routier et la combustion de pétrole ou de bois. Elles peuvent aussi provenir de feux de brousse ou de tempêtes de poussière, des événements de plus en plus fréquents avec le réchauffement climatique.

Les PM2,5 sont si petites qu’elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires et jusque dans les alvéoles pulmonaires. Une exposition prolongée à ces éléments chimiques induit un risque important pour le développement de maladies pulmonaires chroniques, comme l’asthme, le BPCO, la fibrose pulmonaire et le cancer du poumon.

La vitamine C présente dans de nombreux fruits et légumes

Une nouvelle étude australienne affirme qu’une molécule très connue, présente aussi bien dans nos assiettes que dans notre armoire à pharmacie, pourrait offrir une forme de protection contre les PM2,5. Il s’agit de la vitamine C, que l’on retrouve naturellement dans les fruits et légumes frais (oranges, citrons, fraises, groseilles, kiwi, brocolis, choux, goyave…). Les chercheurs de l’Université de Technologie de Sydney (UTS) et de l’Institut Woolcock de recherche médicale ont étudié cet antioxydant pour savoir comment il peut limiter les effets des particules. Leurs travaux sont parus dans la revue Environment International.

Une supplémentation de vitamine C chez des souris

Dans le cadre de leur étude, les scientifiques australiens ont utilisé un modèle de souris. Ils voulaient savoir ce qui se passe lorsque l’organisme de ces rongeurs étaient exposé à de faibles doses de particules fines, proches de celles que l’on rencontre dans un environnement urbain. Les PM2,5 peuvent provoquer une augmentation des cellules inflammatoires, une hausse de molécules pro-inflammatoires (cytokines), un stress oxydatif marqué et des mitochondries déformées, fragilisées et suractivées. L’équipe de recherche a exposé quotidiennement les modèles murins mâles, âgés de 6 semaines, à 5 μg/ml de PM2,5 par voie nasale, avec ou sans apport supplémentaire en vitamine C dans l’eau de boisson (1,5 g/L).

La possibilité d’un traitement préventif peu coûteux et largement disponible contre la pollution atmosphérique

Chez les souris qui ont bénéficié d’une supplémentation en vitamine C, les chercheurs ont constaté que beaucoup des effets délétères liés aux particules fines ont été atténués. En effet, les marqueurs inflammatoires ont diminué, les défenses antioxydantes naturelles ont été restaurées et la structure des mitochondries a été mieux préservée. Pour Brian Oliver, professeur à l’UTS et auteur principal de l’étude, ces résultats ouvrent une piste prometteuse : la possibilité d’un traitement préventif peu coûteux et largement disponible. Cette découverte pourrait être très utile dans les zones urbaines, surtout dans les régions du monde pauvres ou moins développées.

Attention à prendre la bonne dose de vitamine C

Les chercheurs australiens précisent que la vitamine C ne supprime pas la pollution, mais qu’elle pourrait agir comme un bouclier partiel pour les poumons, en particulier lors d’épisodes de pollution après des feux de brousse ou des tempêtes de poussière. Ils notent toutefois que les résultats reposent sur des modèles animaux, et qu’il faudra des essais cliniques chez l’humain pour confirmer l’ampleur de l’effet protecteur potentiel.

Par ailleurs, les auteurs préviennent contre l’automédication. « Il est indispensable de consulter votre médecin traitant afin de vous assurer de prendre le bon type de complément au bon dosage », soulignent-ils dans un communiqué. Chez les souris, l’étude a utilisé une équivalence d’environ 1 000 mg de vitamine C par jour chez l’humain. Une dose bien au-dessus des apports journaliers recommandés.