L’emplacement de la première « salle de shoot » de France vient d’être annoncé. Alors qu’elle devait s’implanter derrière la gare du Nord, sur un terrain mis à disposition par la SNCF elle verra finalement le jour 200 mètres plus loin, à l’hôpital Lariboisière.
Un emplacement qui doit être confirmée
Cela fait plusieurs mois que le projet d’expérimentation de cette salle de shoot ou « salle de consommation à moindre risque » au 39 boulevard de la Chapelle soulevait les controverses et les interrogations des riverains inquiets de voir une augmentation du trafic de drogue dans leur quartier. Cette salle a pour but premier d’accueillir des toxicomanes majeurs précarisés et leur permettre de consommer leurs drogues sous supervision de personnels de santé et ainsi de réduire les risques de contamination ainsi que les troubles à l’ordre public.
Le choix de l’implantation de la future salle de shoot au sein de l’hôpital Lariboisière ou à proximité n’est pas encore acté. « Ce qui est agaçant dans la gestion de tout ce dossier, poursuit un activiste, c’est que l’on a le sentiment que les pouvoirs publics ont peur de leur ombre. Ils font un pas en avant, puis s’arrêtent. Alors que toutes les études ont montré l’utilité de ces lieux, et qu’en rien ces salles ne poussent à la consommation » explique un activiste, défenseur des salles de shoot.
Une question de santé publique
La mise en place de ces salles s’inscrit dans une vraie problématique de santé publique. Rappelons tout d’abord qu’à l’intérieur de ces espaces, les toxicomanes ne pourront pas être poursuivis pour usage illicite et détention illicite de stupéfiants lorsque la quantité de drogue détenue sera limitée au seul usage personnel.
De plus, ces salles visent à réduire les risques d’infection, de contamination types VIH et hépatite C mais aussi d’overdose. Ces espaces existent déjà dans de grandes villes européennes sans aucun problème ! Alors pourquoi la mise en place de cette salle de shoot en France fait autant débat ? Le principal problème est que dans l’Hexagone, les questions de santé publique sont souvent piratées par des querelles idéologiques. Même si Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a toujours été pour la construction de ces espaces elle a préféré agir très prudemment en demandant notamment l’avis du Conseil d’Etat.
Du côté des opposants on trouve Déborah Pawlik, élue UMP de l’arrondissement ou doit voir le jour la première salle de shoot parisienne. Pour elle, « cela ne règle pas le problème de fond et n’aidera pas les toxicomanes à sortir de leur dépendance ». Une remarque que l’on a du mal à comprendre quand l’on voit les résultats positifs de tous ces espaces dans les autres villes d’Europe.
Rappelons que l’ouverture de la salle est conditionnée par le vote du Sénat à l’automne 2015 et qu’elle ne devrait pas voir le jour avant début 2016. Si les résultats sont satisfaisants deux autres salles pourraient être implantées à Bordeaux et à Strasbourg.