Après le jugement de Mark Van Nierop, dentiste ayant maltraité ses patients dans la Nièvre, les victimes demandaient réparation. Leur indemnisation, difficile à obtenir, vient d’être accordée par la Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions.
Un dentiste jugé pour actes de violence sur ses patients
Mark Van Nierop, surnommé le « dentiste boucher », a été condamné à 8 ans de prison pour « violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité » et « faux et escroquerie ». Celui-ci a, en effet, pratiqué pendant de longues années son métier dans la Nièvre en imposant des soins inutiles, en mutilant des patients et en survalorisant certains actes. Dents arrachées inutilement, gencive cousue à la joue, pose de couronnes sans raison… Les méfaits de ce dentiste sont nombreux tout comme est longue sa liste de victimes qui pourrait être de 140 personnes.
Regroupées au sein d’un collectif, ces dernières se sont portées parties civiles afin de faire entendre leur droit, d’obtenir justice, mais également réparation. Certaines victimes ont, en effet, dû s’endetter ou dépenser des sommes importantes pour réparer les dégâts réalisés par Mark Van Nierop.
Si la justice a bien reconnu le dentiste coupable, l’indemnisation a, quant à elle, été beaucoup plus compliquée à obtenir.
Une indemnisation difficile à obtenir
Mark Van Nierop étant insolvable, il lui était impossible d’offrir une compensation financière à ses anciens patients. Ces derniers se sont donc retournés naturellement vers son assurance. Malheureusement, le dentiste ayant fait de fausses déclarations lors de sa souscription, l’assurance a réussi à faire invalider le contrat, n’ayant ainsi plus aucune obligation légale de versement financier.
Me Charles Joseph Oudin, avocat du collectif des victimes, a donc fait appel au Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI). Nouvel échec, l’organisme répondant que sa responsabilité n’est pas applicable dans ce cas précis !
Les victimes endettées, et surtout lésées, voire gravement atteintes, se sont donc longtemps retrouvées dans l’impasse à devoir payer les nouveaux soins dentaires elles-mêmes.
L’intervention de la Civi
C’est donc la Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions (Civi) qui a repris le dossier en main afin de trancher la question. Celle-ci, présente dans chaque Tribunal de Grande Instance, a pour rôle de « statuer sur les demandes d’indemnisation présentées par les victimes d’infractions ou leurs ayants droit ».
Aujourd’hui, on apprend que la Civi a pris une décision en faveur des victimes, leur accordant le droit à être indemnisées. 17 personnes vont, d’ores et déjà, recevoir entre 5.000 et 40.000 euros selon les cas. D’autres patients devraient être concernés par ces indemnisations suite à une nouvelle décision qui doit être prise le 03 octobre prochain.