À compter de ce mercredi 22 octobre, le niveau de risque lié à la grippe aviaire est relevé de « modéré » à « élevé », soit le plus haut échelon. Cette décision s’explique par le recensement de plusieurs foyers hautement pathogènes en France métropolitaine. Elle entraîne le confinement des volailles dans les élevages ou leur placement sur des parcours réduits pour limiter les contaminations par les oiseaux sauvages.
La grippe aviaire progresse en France métropolitaine. Un arrêté paru au Journal officiel, le mardi 21 octobre, relève à partir de ce mercredi le niveau de risque lié à cette maladie infectieuse de « modéré » à « élevé », soit le plus haut échelon en la matière. Selon le ministère de l’Agriculture, cette décision a été prise « en considérant la dynamique de l’infection » et face à « la confirmation de cas sur la faune sauvage migratrice sur le territoire national ». Elle s’explique aussi par « la possibilité de diffusion du virus par ces oiseaux migrateurs aux oiseaux détenus ».
Cinq foyers de grippe aviaire confirmés
En dix jours, les autorités sanitaires ont recensé cinq foyers de grippe aviaire hautement pathogène, dont deux en élevages de volailles et trois en basses-cours. Le passage au niveau « élevé » vise « à renforcer les mesures de surveillance et de prévention » en France métropolitaine. Il impose aux éleveurs de mettre en place plusieurs mesures pour limiter les risques de contaminations des élevages par la faune sauvage.
Les volailles devront principalement être confinées dans un bâtiment fermé et non accessible aux oiseaux sauvages. Dans certaines conditions, elles pourront mises sur un parcours de surface réduite ou protégé par un filet, sans autorisation préalable du préfet. C’est le cas pour les poulets et pintades dès la huitième semaine d’âge, et les dindes dès la dixième semaine. Pour les poules pondeuses élevées en plein air, il faudra une autorisation préalable du préfet.
Depuis mai dernier, la France se trouvait à un niveau « négligeable »
Les éleveurs devront en outre installer des dispositifs d’alimentation et d’abreuvement des volailles à l’intérieur des bâtiments fermés. Ces mesures s’imposent pour protéger les volailles contre les risques de de contamination par la faune sauvage. Il existe différents niveaux de risque épizootique auquel sont exposés ces animaux en cas d’infection des oiseaux sauvages par un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Ce sont : « négligeable », « modéré » et « élevé ». Depuis mai dernier, la France se trouvait à un niveau « négligeable », avant de passer à « modéré » la semaine dernière et maintenant à « élevé ». Cette année, le déclenchement du niveau « élevé » est intervenu plus tôt que les années précédentes (généralement en novembre, voire en décembre).
Réduction de la contribution financière de l’État dans les campagnes de vaccination contre la grippe aviaire
Véritable fléau pour les éleveurs, le virus de la grippe aviaire peut entraîner une forte mortalité chez les volailles et désorganiser complètement la filière avicole. Ces dernières années, l’infection a provoqué l’abattage de dizaines de millions d’animaux. Les campagnes de vaccination permettent heureusement de limiter les dégâts. Mais, en mars dernier, le gouvernement a annoncé la réduction de sa participation au financement des campagnes, de 70 à 40 %. Selon les éleveurs avicoles, cette décision pourrait mettre en péril le succès du dispositif de vaccination et par conséquent augmenter le risque zoonotique pour la santé publique.