Gaza : « La Flottille de la liberté » en approche avec Greta Thunberg à bord

Partie de la Sicile dimanche 1er juin à bord du Madleen, « La Flottille de la liberté » devrait arriver à Gaza ce weekend. Parmi l’équipage se trouve l’écologiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée insoumise franco-palestinienne Rima Hassan. Le bateau apporte quelques tonnes de riz, de produits d’hygiène et du matériel médical. Une goutte d’eau dans la mer d’aide humanitaire dont l’enclave a besoin.

« La flottille pour la liberté », un mouvement humanitaire, est parti de la Sicile (Italie) le dimanche 1er juin avec le Madleen pour Gaza afin d’apporter une aide humanitaire à la population affamée. À bord du navire se trouve une dizaine de militants des droits de l’homme et de la cause palestinienne. Parmi eux figurent l’écologiste suédoise Greta Thunberg, connue depuis 2019 pour son mouvement de grèves scolaires pour le climat « Fridays for future », l’eurodéputée LFI franco-palestinienne Rima Hassan et l’acteur irlandais Liam Cunningham aperçu dans « Game of Thrones ».

Greta Thunberg et la « Flottille de la liberté » attendues ce weekend à Gaza

L’embarcation devrait arriver à bon port ce weekend après une semaine de voyage. Elle achemine des quantités limitées de produits de première nécessité à l’enclave palestinienne, soumise depuis plusieurs mois à un blocus immonde et un génocide à huis clos. Parmi les produits stockés dans la soute du Madleen, on retrouve du lait maternisé, des couches, des fournitures pour enfants, de la farine, du riz, des filtres à eau, des produits d’hygiène et du matériel médical. Ce sont des quantités dérisoires face aux milliers de tonnes dont les Gazaouis ont besoin au quotidien.

Il faut saluer le courage de « La Flottille de la liberté »

Mais après tout c’est le geste qui compte. Sur leurs réseaux sociaux, où ils relatent leur voyage au fil des heures, les militants appellent à la mobilisation générale pour convoyer plus d’aide à Gaza confronté à la famine et à la malnutrition. Si certains esprits chagrins veulent voir dans cette expédition une opération com d’influenceurs en quête de likes, il faut saluer le courage de ces personnes qui risquent leur vie pour alerter le monde sur ce qui se passe à Gaza. Un haut responsable de l’armée israélienne a déjà fait savoir que le Madleen ne sera pas autorisé à accoster.

L’armée israélienne intimide les militants en partance pour Gaza

Dès le début du voyage, Israël a versé dans l’intimidation. Tout d’abord avec une déclaration de la marine demandant aux activistes de « se préparer » car elle a prévu « un large éventail de scénarios, qu’elle appliquera selon les instructions des dirigeants politiques ». Puis, le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de Tsahal, a affirmé aux journalistes que son armée va « opérer sur tous les fronts, y compris dans le domaine maritime ». Il a prévenu que ses soldats agiront en « conséquence. ». Quelques instants après cette conférence de presse, deux drones ont survolé le navire.

Israël a déjà attaqué un navire humanitaire en 2010

D’un cynisme sans bornes, le sénateur républicain Lindsey Graham, proche de Donald Trump, a pour sa part ironisé en disant espérer « que Greta et ses amis savent nager ». Au regard de ces réactions, on peut craindre qu’un drame se produise en direct sur les réseaux sociaux. Et c’est possible quand on sait qu’Israël a carte blanche de la part des États-Unis pour commettre tous les crimes qui semblent utiles aux yeux de son gouvernement d’extrême droite.

Tel Aviv est capable du pire. Il faut se rappeler qu’en 2019 un commando israélien avait déjà attaqué un navire humanitaire turc, le Mavi-Marmara, en partance pour Gaza alors soumis à un blocus. Cet assaut avait coûté la vie à neuf militants. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou n’a fait que s’excuser publiquement.

Israël se comporte à Gaza comme un gang contrôlant un quartier

Les intimidations d’Israël sont d’autant insupportables qu’il ne s’agit que d’un convoyage de produits de première nécessité pour la population affamée, et non d’un soutien militaire au Hamas que Tel Aviv accuse de détourner l’aide humanitaire. Le comble, c’est que ce sont désormais les autorités israéliennes et leurs parrains américains qui distribuent cette aide dans la bande de Gaza.

On pourrait comparer cette situation à celle d’un gang qui martyrise un quartier et qui s’octroie le droit d’y laisser entrer les marchandises selon son bon vouloir. Pendant ce temps, l’Europe se contente de timides condamnations, comme embarrassée par les actions de son allié…