Une nouvelle étude présente des conclusions plutôt inquiétantes concernant la pilule contraceptive et ses conséquences sur l’hypothalamus.
Pilule contraceptive et cerveau
Des travaux, présentés à l’occasion de la réunion annuelle de la Radiological Society of North America (RSNA), mettent en avant un phénomène étonnant et inquiétant. En effet, les femmes utilisant la pilule contraceptive ont un hypothalamus plus petit de 6 % par rapport aux autres.
Pour aboutir à ces conclusions, l’équipe de chercheurs ayant réalisé cette découverte a fait passer une IRM à 50 femmes. 21 d’entre elles prenaient une pilule contraceptive combinée (contenant un progestatif et des œstrogènes). Et les résultats de ces examens médicaux ont permis de se rendre compte que ces femmes avaient un hypothalamus plus petit.
C’est ce que confirme le docteur Michael Lipton, professeur de radiologie au Collège de médecine Albert Einstein de New York, ayant mené ces recherches. Il explique : « Nous avons constaté une différence spectaculaire de taille de cette structure cérébrale entre les femmes qui prennent une contraception orale et celles qui n’en prennent pas ».
Conséquences sur les femmes concernées
L’hypothalamus est situé dans le cerveau. Il est utile à la régulation de la faim, de la soif et de la température corporelle. Il influence également les émotions, le sommeil et le comportement sexuel.
Les chercheurs ont donc voulu savoir si la taille plus petite de l’hypothalamus chez ces femmes avait une quelconque influence sur leurs capacités mentales, et il semble que non. Les tests ont pu démontrer que leur mémoire, leurs capacités de raisonnement et leur langage n’étaient pas diminués. Cependant, les scientifiques ont mis en avant le fait que ces femmes étaient plus sensibles à la colère et aux comportements dépressifs.
Une étude à approfondir
Les scientifiques ont donc cherché les raisons de ce phénomène. Et ils ont abouti à la conclusion que la pilule contraceptive freine le développement des cellules cérébrales en indiquant à l’hypothalamus de ne pas produire d’hormones sexuelles. En effet, les hormones sexuelles aident à la croissance des neurones.
Cette conclusion n’est qu’une première réflexion autour des résultats de cette étude qui demande à être approfondie. C’est d’ailleurs ce que souligne le docteur Michael Lipton : « Nous ne disons pas que les gens devraient sortir en courant et jeter leurs pilules contraceptives. Mais ces résultats pourraient tout simplement indiquer une piste qui mérite davantage de recherches ». Il ajoute : « Cette première étude montre un lien important et devrait motiver une recherche plus approfondie sur les effets des contraceptifs oraux sur la structure du cerveau et leur impact potentiel sur la fonction cérébrale. »