L’État philippin soupçonne le vaccin contre la dengue Dengvaxia d’être à l’origine de plusieurs décès. Il vient donc de lancer des poursuites judiciaires contre le laboratoire Sanofi.
Dengvaxia : le vaccin contre la dengue remis en cause
Une campagne de vaccination contre la dengue a été lancée aux Philippines en 2015. Pour cela, les autorités du pays ont utilisé le vaccin Dengvaxia, fabriqué par le laboratoire Sanofi, et l’ont administré, entre autres, à des enfants pour les prémunir contre la maladie.
Pourtant, depuis le mois de décembre dernier, le programme de vaccination a été suspendu sur les recommandations de Sanofi. En effet, le laboratoire a exprimé la nécessité d’utiliser le vaccin sur des personnes déjà touchées par la maladie.
Au moins trois personnes décédées ?
Mais l’affaire ne s’arrête pas là puisque le gouvernement philippin pense que ce vaccin est la cause d’au moins trois décès. Il remet directement en cause son efficacité et a donc lancé des poursuites judiciaires contre Sanofi. Des responsables du ministère de la Santé philippin et du groupe Zuellig Pharma Corp, qui gère la distribution du vaccin dans le pays, sont également mis en cause par la justice.
En premier lieu, le gouvernement philippin réclame une compensation financière de 4,2 millions de pesos, soit 65 400 euros pour une petite fille de 10 ans qui serait morte après avoir été vaccinée. Erwin Erfe, expert légiste du PAO, a déclaré au propos du décès de cette fillette : « Beaucoup de saignements de ses poumons, de son foie, de son cœur, de son estomac sont dus à une complication de type viscérotrope, causée par l’injection du Dengvaxia ».
Le gouvernement philippin souhaite également que Sanofi rembourse l’intégralité des vaccins déjà administrés au cours de sa campagne de vaccination.
Sanofi dément la dangerosité du Dengvaxia
De son côté, le laboratoire Sanofi indique : « Au cours de la décennie d’essais cliniques du Dengvaxia et avec plus d’un million de vaccins administrés, il ne nous a jamais été rapporté aucun décès lié à l’inoculation du vaccin ».
Sanofi refuse donc de rembourser le gouvernement philippin concernant les doses de vaccin déjà utilisées. Le laboratoire français a, par contre, accepté de rembourser les doses non utilisées déclarant à ce propos : « Notre décision de rembourser les doses inutilisées est sans rapport avec d’éventuelles questions de sécurité ou de qualité du Dengvaxia ».