L'Inde est le pays de la faim dans le monde ; elle regroupe à elle toute seule le tiers des humains sous-alimentés. Voilà un pays dit « émergent », mais où 42 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique, et où, dans les régions les plus pauvres, 59 % des enfants souffrent de retards de croissance. Des taux supérieurs à ceux du Niger ou du Mali.
Un programme alimentaire géant pour nourrir 800 millions de personnes
Or une nouvelle considérable vient de tomber en juillet 2013 : le « National food security bill » de juillet 2013 (qui doit encore être ratifié par le Parlement) promet de mettre en place le plus grand programme de ce type jamais entrepris dans le monde : près de 800 millions de personnes, soit 67 % de la population, pourront acheter de 3 à 7 kg de céréales (riz et farines) par personne et par mois au tarif de quelques centimes d'euros. La quantité de céréales subventionnées variera selon les niveaux de revenus de chacun. Ces projets s'accompagnent d'aide financière aux femmes enceintes et allaitantes et de rations alimentaires adaptées aux jeunes enfants.
L'Inde va devoir augmenter ses dépenses d'un tiers chaque année
« En choisissant la procédure législative, l'Inde fait une avancée très importante en faveur de la notion de droit à l'alimentation », note Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation. Il convient là aussi de rester prudent sur un programme qui devrait amener à augmenter d'un tiers les dépenses, coûter 15 milliards d'euros annuels en période de ralentissement de la croissance économique mondiale, et dans un pays très bureaucratique et très corrompu. Surtout que la mise sur le marché de telles quantités de céréales à bas prix risque par ricochet de faire baisser les revenus des paysans, pourtant les premiers touchés par la faim…
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