Dermatose nodulaire : le gouvernement accélère la vaccination

La vaccination des bovins, l’un des trois piliers de la stratégie de lutte contre la dermatose nodulaire, accélère en France. Le gouvernement a reçu jeudi un demi million de doses de vaccin, commandées auprès de MSD aux Pays-Bas. Ce stock servira à vacciner 750 000 têtes, en attendant de recevoir la prochaine commande. De leurs côtés, les éleveurs continuent de manifester à travers le pays, s’opposant à l’abattage du cheptel dès la détection d’un cas.

Ce jeudi 18 décembre, le gouvernement français a reçu un demi-million de doses de vaccin, commandées la semaine dernière aux Pays-Bas, auprès de MSD, la branche animale de la société Merck. Ces doses serviront à vacciner 750 000 bovins contre la dermatose nodulaire, notamment dans le Sud-Ouest. Au moins 400 000 autres doses seraient attendues pour faire face à une éventuelle extension de cette épizootie.

Les premiers cas de dermatose nodulaire signalés fin juin en Savoie et Haute-Savoie

Dès l’apparition de la dermatose nodulaire fin juin, en Savoie et en Haute-Savoie, le gouvernement a eu recours à trois méthodes radicales pour y mettre fin : la restriction des mouvements des bovins, l’abattage systématique après détection d’un cas et la vaccination du cheptel.

Pour la vaccination, le ministère de l’Agriculture a d’abord utilisé le stock d’urgence de l’Union européenne, qui contient 350 000 doses de vaccin d’un laboratoire sud-africain. Anticipant ensuite la propagation de la maladie, il a passé commande en juillet auprès de MSD pour des centaines de milliers de doses. Celles-ci ont permis de vacciner les autres foyers qui se sont déclarés dans le Rhône, l’Ain ou encore dans le Jura. Au total, un million de bovins ont été vaccinés.

Une mobilisation générale des vétérinaires pour accélérer la campagne de vaccination

Selon le gouvernement, l’immunité collective ne sera atteint qu’au mois de février prochain. Il faut donc agir rapidement. Pour gagner cette course contre-la-montre, une mobilisation générale des vétérinaires a été lancée. Des vétérinaires retraités, des étudiants et des vétérinaires des armées ont rejoint la campagne de vaccination. Malgré ces efforts, les agriculteurs continuent de protester dans toute la France contre la stratégie employée à ce jour par le gouvernement.

Les éleveurs s’opposent en particulier contre l’abattage systématique des troupeaux dès la détection d’un cas de dermatose. Dans les Pyrénées-Orientales, ils se sont à nouveau mobilisés ce jeudi 18 décembre au rond point d’accès à l’autoroute A9, au niveau du Boulou, après un week-end de mobilisation, les 13 et 14 décembre. Les agriculteurs réclament un changement d’approche dans la gestion de l’épidémie, notamment plus de doses pour éviter les contaminations et donc les abattages forcés.

La dermatose nodulaire apparue en Europe en 2014

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale touchant les bovins. Transmise par des piqûres d’insectes, elle a longtemps été circonscrite à l’Afrique subsaharienne, l’Afrique du Nord, puis l’Asie. En Europe, la DNC a fait son apparition en 2014 en Grèce, en Albanie et au Monténégro, où plusieurs centaines de foyers ont été comptabilisés. Elle a fini par être endiguée dans ces pays, surtout dans les Balkans, grâce à une campagne de vaccination massive.

Le ministère de l’Agriculture souhaite s’inspirer de ces États, avec un protocole sanitaire jonglant entre abattage des troupeaux contaminés, mise en place d’une zone réglementée délimitant les mouvements d’animaux et vaccination du bétail. Les éleveurs, déjà irrités par le futur accord de libre-échange Mercosur, attendent d’en voir les résultats, aussi vite que possible pour réduire les pertes économiques.