La Caisse nationale d’Assurance-maladie veut faire des économies pour respecter l’objectif gouvernemental de baisse des dépenses de 3,4 milliards en 2015, dont 715 millions d’euros la 1ère année en 2016. Il faut s’attendre à des mesures chocs.
Préserver le pacte social : « un pacte de confiance »
Demain, l’Assurance maladie détaillera ses mesures, en vue d’économiser « 3 milliards d’euros sur trois ans ». Frein dans les dépenses, investissements dans la prévention, réduction des frais de transport ou des prescriptions, la CNAM doit remettre un rapport incluant une trentaine de pistes, dont celles-ci, pour parvenir à l’objectif de 3 milliards d’euros d’économies.
Comme le note le rapport intitulé « Charges et produits », qui doit être présenté le 02 juillet au conseil d’administration de la Cnamts (Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés), ces mesures visent à pérenniser et améliorer « notre système de protection sociale en rendant l’emploi de la dépense publique plus efficace et plus juste. » En matière d’assurance maladie, la politique voulue est un « pacte de confiance avec l’ensemble des professionnels, dans les secteurs de la ville comme de l’hôpital, afin que chacun contribue au redressement des comptes sociaux. »
Redresser les comptes est une absolue nécessité. Cependant, les rapporteurs tiennent à souligner que cet ajustement ne passera pas par « la restriction ou la détérioration de l’accès aux soins ou par la mise à contribution des patients. » L’Assurance-maladie ne se désengage pas de son rôle : il consiste à « faire évoluer l’organisation et à rationaliser le fonctionnement de notre protection sociale afin de préserver le pacte social. »
Quid des mesures ?
Ainsi, dans le milieu hospitalier, on peut s’attendre à des séjours raccourcis : « la pertinence du recours à l’hospitalisation complète est ainsi évaluée par comparaison à l’efficacité croissante de l’hospitalisation ambulatoire compte tenu des progrès techniques et de la maîtrise des gestes. »
Il en va de même pour les femmes qui viennent d’accoucher : « les durées standards de séjour sont de 72 heures (3 jours) après un accouchement par voie basse et de 96 heures (4 jours) après un accouchement par césarienne. L’objectif de la CNAMTS est de porter la durée moyenne des séjours à la maternité de 4,2 jours à 3 jours d’ici cinq ans, pour un gain net de 405 millions d’euros, dont 79 millions dès 2015. »
Autre enjeu de taille, cette fois-ci pour les médecins : ils devront limiter les arrêts maladie, ou poursuivre dans la prescription de génériques, « diminuer les examens de biologie inutiles et les tests 'non pertinents' ». Un meilleur respect des recommandations sur les prescriptions de médicaments antidiabétiques permettrait aussi d'économiser 336 millions d'euros.
Le déficit de la caisse d’assurance-maladie, rappelons-le, s’élevait à 11,6 milliards d’euros en 2010, puis rabaissé à 6,8 milliards en 2013, mais « la persistance de la crise économique n’a pas permis d’accentuer ce redressement en 2014 » indique le rapport.