Comme une évidence. Selon une étude de l’Inserm et de l’université Paris-Cité, plus les jeunes passent du temps sur les réseaux sociaux, plus leur santé mentale se dégrade. Près de la moitié de ceux qui dépensent plus de huit heures par jour sur ces plateformes sont atteints de dépression. Malheureusement, au lieu de se confier sur leur mal-être mental, 1 sur 4 n’en parle jamais, souvent par honte ou peur du jugement.
Les jeunes et les réseaux sociaux, c’est une histoire d’amour connue de longue date. Cette romance, comme toutes les autres, peut être toxique. Selon une nouvelle étude Mentalo, réalisée par l’Inserm et l’université Paris-Cité, sur 15 000 jeunes de 11 à 24 ans, la santé mentale des jeunes Français continue de se dégrader avec l’utilisation des réseaux sociaux. Plus ils y passent leur temps, plus leur bien-être mental se détériore.
Près de la moitié des jeunes passent au moins trois heures par jour en ligne
L’étude Mentalp constate que 44 % des jeunes qui passent plus de huit heures par jour sur les réseaux sociaux sont atteints de dépression. C’est trois fois plus que ceux qui y consacrent moins d’une heure (15 %). Or près de la moitié d’entre eux (44%) passent plus de trois heures par jour sur ces plateformes et 1 jeune sur 10 (10 %) entre cinq et huit heures. Aussi, 77% de ceux qui y dépensent plus de huit heures ressentent une perte de plaisir à faire autre chose, contre 49% parmi ceux qui y passent moins d’une heure. Par ailleurs, les troubles de la concentration touchent près de 70% des jeunes les plus connectés, et à peu près la même proportion développe une mauvaise image de soi (73 %).
Un Français de 15 à 29 ans sur quatre souffre de dépression à cause des réseaux sociaux
Cette étude Mentalo confirme les résultats d’une autre enquête publiée le mardi 2 septembre par l’Institut Montaigne, la Mutualité française et l’Institut Terram. Selon cette dernière, un Français de 15 à 29 ans sur quatre souffre de dépression à cause des réseaux sociaux. Sans surprise, les plus connectés sont aussi les plus touchés par un mal-être mental. Ceux-ci sont exposés à la solitude, à la pression sociale et à des formes inédites de violence. Les réseaux sociaux les poussent également à la comparaison entre eux. Ce qui peut faire naître un sentiment d’exclusion chez ceux qui ne suivent pas les normes en ligne ou les tendances du moment.
Les réseaux sociaux grouillent d’algorithmes intrusifs, de fake news et de cyberharceleurs
Le point positif c’est que les jeunes sont conscients de ce rapport toxique aux réseaux sociaux. Aussi, ils expriment de plus en plus de lassitude vis-à-vis des écrans, à cause des algorithmes intrusifs, des fake news et du cyberharcèlement. Ces fléaux constituent les principaux risques de détérioration de la santé mentale. Malheureusement, 1 jeune sur 4 n’en parle jamais, souvent par honte ou peur du jugement. D’où la nécessité de normaliser la parole autour de ces problèmes et de destigmatiser ceux qui se confient. C’est la première étape pour consulter un pédopsychiatre et un psychologue.