À l’occasion des JO de Paris 2024, de nombreux migrants et des sans abris ont été chassés de la capitale pour ne pas ternir l’image de la France devant les touristes et les médias étrangers. Alors que le gouvernement avait promis de leur trouver un logement, la plupart continue de squatter les ponts et certaines rues. Une situation que dénoncent les associations.
Depuis le 26 juillet, et ce jusqu’à la fin d’année, la France célèbre le premier anniversaire des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Dans le cadre de cette célébration, la capitale organise des festivités et divers événements. Elle réunira les médaillés tricolores pour les honorer encore une fois, ainsi que les volontaires pour les remercier à nouveau. Aussi, cet anniversaire sera l’occasion de faire un bilan à tous les niveaux : sportif, infrastructurel, environnemental, urbain, économique et social.
Un nettoyage social pour laisser place aux JO de Paris
Il y a un an, à l’ouverture des jeux olympiques et paralympiques de Paris, Emmanuel Macron avait promis un solide « héritage social » des JO ». Pour cela, le chef de l’État comptait sur le « travail humain » des préfectures et de la Direction régionale et interdépartementale de l’Hébergement et du Logement. À l’époque déjà, cette déclaration avait fait sourciller, puisque les autorités avaient déjà procédé à un nettoyage pur et simple de Paris des migrants et sans abris. Les organisateurs les avaient refoulés à la périphérie de la capitale pour ne pas qu’ils « salissent » le décor et l’image de la France devant les visiteurs venus du monde entier.
Près de 20 000 personnes précaires ont été expulsées de la capitale
Interpellé par les associations sur ce « nettoyage », le gouvernement avait annoncé l’ouverture de 256 places en Île-de-France pour héberger des personnes en situation de grande précarité. Alors, et les autres ? Rien de prévu. Selon un rapport du collectif Le Revers de la médaille, regroupant des associations comme Médecins du monde et Les morts de la rue, près de 20 000 personnes précaires ont été expulsées de Paris pour laisser place aux Jeux de 2024. Pour 64% d’entre elles, aucune solution d’hébergement n’avait été proposée.
Les JO de Paris se voulaient inclusifs, solidaires et durables
En 2024, au moins 650 personnes sont décédées dans la rue en France, selon le collectif Les morts de la rue. Et la plupart dans le froid, sans jamais réussir à être hébergées malgré les appels au 115 et les alertes des associations. Si le problème n’est pas nouveau, les JO de Paris l’ont accentué. Ces Jeux n’ont d’ailleurs pas tenu leurs promesses. Les organisateurs s’étaient engagés pour des jeux inclusifs, solidaires et durables, avec un héritage social à la clef : des places d’hébergement pérennes pour les sans-abris qui occupaient certains quartiers de la capitale.
Les hébergements des JO de Paris se sont mystérieusement volatilisés
Un an plus tard, ces places miraculeusement apparues à la veille des JO se sont mystérieusement volatilisées. Les matelas et les tentes ont fait leur retour dans les rues et sous les ponts, et avec eux une épidémie de gale que Médecins du monde ne parvient pas à endiguer. Notamment sous le métro aérien, boulevard de la Chapelle, où les tentes et les matelas jonchent le sol. Et cela parfois dans l’humidité, à cause des averses. Chaque lundi, l’ONG Médecins du monde se rend sur les lieux avec un camion de permanence médicale.
Des sans abris dans l’attente d’un hébergement pour demandeurs d’asile
Certains sans abris devaient bénéficier d’un hébergement pour demandeurs d’asile le temps que l’OFPRA étudie leurs dossiers. Mais, faute de place, ils se retrouvent sous ce pont parisien dans une promiscuité infeste. Pour l’heure, des médiateurs et des médiatrices leur proposent un premier accueil afin de récolter les demandes, tisser un lien de confiance et discuter. Après les échanges, les migrants reçoivent un ticket pour voir un docteur. C’est important pour éviter les maladies et la gale.