CMU : la santé à deux vitesses

La Couverture Maladie Universelle (CMU) va concerner 750 000 Français supplémentaires au 1er juillet, et sûrement bien plus dans les années à venir. Grâce à la revalorisation du plafond de la CMU-C et de l'ACS (Aide complémentaire santé) de 8,3 %, le gouvernement, avec l'intention de réduire les inégalité d'accès aux soins, s'oriente vers une santé à deux vitesses prise en charge par la collectivité.

Le décret est apparu mardi dans le Journal Officiel. La CMU, voté par le gouvernement Jospin, fait l'objet d'une revalorisation. Décidée par Jean-Marc Ayrault , elle permettra à plus de Français d'avoir accès à cette aide à la complémentaire santé.

L'accès à la CMU était réservé aux personnes seules n'ayant pas plus de 7 934 euros par an, et pas plus de 10 711 euros par an par l'ACS. Désormais, la CMU sera accessible aux français touchant mois de 8 592 euros par an, et moins de 11 600 euros par an pour l'ACS.

La revalorisation offrira 400 000 adhérents supplémentaires au CMU et 350 000 à l'ACS. Jusqu'à aujourd'hui, la CMU concernait 4,39 millions de Français. Un chiffre en hausse de 3 % par rapport à l'année dernière.

CMU, ACS, kesako ?

La CMU-C permet le remboursement du ticket modérateur, les dépenses de santé restantes à charge du patient, sur les médicaments génériques, les actes professionnels de santé (remboursés à 70% en majorité) ou la prise en charge du forfait journalier (18 euros par jour en clinique).

L'ACS, elle, permet d'alléger le coût de souscription à une complémentaire santé auprès d'un organisme privé. Elle s'élève à 100 euros pour une personne de moins de 16 ans, 200 euros jusqu'à 49 ans, 350 euros jusqu'à 59 ans puis 600 euros au-delà de 60 ans. En 2010, la souscription à une complémentaire santé coûtait 674 euros.

Une santé à deux vitesses

De fait, de plus en plus de Français vont avoir accès à une santé gratuite, qui sera prise en charge par la collectivité. Pour les personnes souhaitant des prestations de qualité dans des délais plus raisonnables que ceux qui sont en général proposés (allant jusqu'à 6 mois pour un rendez-vous chez l'ophtalmologue) c'est plein pot.

Le CMU refusé

Alors que le nombre de bénéficiaires potentiels de la CMU ne cesse d'augmenter à cause de la crise financière, certains médecins refusent encore de les soigner. Les femmes, surtout à la tête de familles monoparentales, mais aussi les jeunes de moins de 25 ans ainsi que de plus en plus de personnes actives en situation précaire sont touchées. 15 % ont déjà essuyé un refus d'être soigné. A Paris, c'est un quart des médecins qui ne reçoivent pas les patients bénéficiant de la CMU. Pour cause : ils sont obligés d'appliquer le tarif de base.