L'association Générations Futures a déposé plainte contre la direction générale de l'alimentation pour mise en danger de la vie d'autrui. Plus de 40 pesticides dangereux pour la santé sont encore utilisés malgré les informations transmises par les autorités sanitaires.
Restée sourde trop longtemps, la direction générale de l'alimentation (DGAL) est aujourd'hui victime d'une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. L’association écologiste Générations Futures dénonce « sur la base de données tangibles, des irrégularités graves qui ont permis le maintien au marché de plus de 40 pesticides dangereux qui devraient être interdits ou avoir des usages restreints ».
A plusieurs reprises, l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (ANSES) a attiré l'attention de la DGAL sur les anomalies concernant un certain nombre d'AMM de pesticides. Mais l'organisation est restée parfaitement sourde.
« De très nombreux pesticides, ou usages de pesticides, restent autorisés alors qu’ils devraient, selon l’Anses même, être interdits car non conformes aux exigences de la législation en vigueur ! » affirme François Veillerette, porte parole de Générations Futures. « Face à cette situation scandaleuse, nous exhortons le Ministre à prendre les mesures qui s’imposent ».
Sept produits (deux insecticides et cinq désherbants) de la liste sont particulièrement toxiques.
L'ONG veut des réponses
L’association a demandé une Commission d’enquête parlementaire. Des réponses claires à ses interrogations sont également attendues de la part du Ministère de l'Agriculture, en charge des décisions d’autorisations de mise sur le marché des pesticides. Pourquoi la DGAL maintient sur le marché des produits pesticides ayant obtenus un avis négatif de l’Anses ?
Stéphane Le Foll, à la tête du ministère de l’Agriculture, a demandé à la DGAL de fournir des éléments de réponse à l'ONG. Il a également déclaré vouloir de mettre en place un audit pour résoudre le problème « des retards de mise à jour de la base de données publique sur les [différentes] autorisations de mises sur le marché ».
Pesticides toxiques
La France est la première consommatrice Européenne (et quatrième mondiale) de pesticides de synthèse. Nous en consommons plus de 63 000 tonnes par an.
Suite au Grenelle de l’environnement, le Ministère de l’Agriculture a mis en place un plan Ecophyto 2018, visant à réduire de moitié la quantité de pesticides dans tout le secteur agricole.
Pourtant, le ministère de l’agriculture a accordé 74 dérogations à des pesticides interdits en 2010. Il freinerait également les alternatives plus écologiques aux pesticides comme le purin d’ortie, l’argile ou encore du vinaigre blanc.
Malgré plus de 20 000 décès par an signalés dans le monde, parmi un million de cas d’intoxication par les pesticides, les dirigeants politiques semblent plus préoccupés par la santé du marché des pesticides que par la protection de l’environnement et de la santé des leurs populations.