La souffrance au travail ne se limite pas aux cas de burn-out, mais elle va beaucoup plus loin entraînant divers problèmes de santé allant de l’épuisement jusqu’à la dépression.
Souffrance au travail : de graves conséquences sur la santé
Selon Marie Pezé, docteure en psychologie, psychanalyste et fondatrice de la consultation « Souffrance et travail », qui a témoigné au micro d’Europe 1 : « Un tiers des salariés sont en très grande souffrance au travail ». Ce chiffre très important provient d’études sur le terrain et est en augmentation.
Et les conséquences de cette souffrance sont tangibles avec des phénomènes bien connus d’épuisement physique, de dépression, de pensées suicidaires et des risques accrus de développer certaines maladies comme des pathologies cardiovasculaires. Mais ce n’est pas tout, car la spécialiste parle également de dégradations cognitives, mesurées à l’aide de bilans. Elle explique à ce propos : « Ces bilans, que nous faisons passer régulièrement à nos patients, montrent une dégradation de leurs capacités cérébrales. Nous avons des cadres sup’ dont le cerveau est définitivement abîmé et qui ne pourront jamais retravailler. C’est une usure prématurée de l’organisme due à son utilisation intensive et beaucoup trop folle. »
Pénibilité, peur du chômage, pression… des raisons multiples de souffrance au travail
Et pour expliquer les raisons de cette souffrance au travail et de cet épuisement physique et moral, plusieurs causes sont avancées. Ainsi, le problème de la pénibilité est à prendre en compte comme le rappelle Jean-Claude Delgènes, président de Technologia. Il explique à propos du travail : « On s’imagine que c’est de 8 heures le lundi à 17 heures le vendredi. Or, pour les deux-tiers des Français, c’est totalement atypique : 67 % travaillent soit de nuit, soit le week-end, soit en horaires postés, soit en travail décalé. Il est très important d’avoir une bonne représentation pour comprendre la souffrance qui en découle. »
Peur du chômage, conditions de travail compliquées, surinvestissement des salariés, omniprésence du travail, même en dehors des heures de bureau à cause des nouvelles technologies, individualité, performances… de nombreuses autres raisons sont également mises en avant par les spécialistes de la question. Ils alertent donc sur le problème de la souffrance au travail et la présente d’ailleurs comme un véritable enjeu de santé publique.