2,3 millions de travailleurs meurent chaque année dans le monde. L'édition 2013 de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail a eu lieue le 28 avril. A l'occasion, le Bureau International du travail (BIT) a publié un rapport inquiétant baptisé « La sécurité en chiffres ».
Cette journée mondiale de santé et sécurité au travail, créée en 2003 par l'Organisation Internationale du Travail (OIT), est célébrée dans le monde entier par des manifestations, journées d'étude, conférences et journées de sensibilisation pour (mieux) prévenir les accidents et maladies liés au travail. L'objectif « vise à sensibiliser davantage tous les intervenants en vue de promouvoir la culture de la sécurité et de la santé au travail », à l'échelle planétaire.
D'après le Bureau International du Travail (BIT), la principale cause de décès professionnel dans le monde est la maladie liée au travail : environ 2 millions de décès sont causés par « différents types de maladies liées au travail » sur les 2,3 millions de décès professionnels. Cela correspond à plus de 6 000 décès professionnels au quotidien, des suites d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle. La cause de ces morts au travail vient de l'augmentation du risque professionnel générée par le développement industriel dans le monde.
Un coût humain (et économique) élevé. Si le constat est qu'environ 2,3 millions de travailleurs meurent chaque année, seuls 321 000 décès sont dus à des accidents de travail. Le reste correspond à des travailleurs tués par des maladies contractées sur leur lieu de travail. Par ailleurs, l'OIT a déjà estimé que les indemnités et absences au travail causées par les accidents et les maladies professionnels représentent près de 4% du PIB mondial. Cela coute à la fois aux entreprises mais également à la sécurité sociale, en France.
A l'échelle mondiale, on observe une grande disparité des conditions de sécurité et de santé au travail. Les décès et les blessures qui causent des arrêts de travail coutent plus chers aux pays en développement, où une grande partie de la population officie dans des activités dites dangereuses comme l'agriculture, la pêche ou encore l'exploitation minière. Les maladies liées au travail touchent, elles, les travailleurs du monde entier, peu importe le niveau de développement des pays.
Comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, la France a mis en place des systèmes de surveillance épidémiologique pour évaluer les conséquences du travail sur la santé en ciblant puis analysant l’impact des maladies professionnelles en fonction des secteurs d’activité. Ce, dans le but de mieux orienter les politiques en matière de prévention au travail.
Les principales pathologies sont d'ordre physique puis vient la souffrance psychique. En 2007, plus de 78 % des maladies professionnelles sont des troubles musculo-squelettiques (TMS), d'apès un rapport de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES). La plupart de ces troubles se retrouve dans le BTP pour les hommes et dans l’industrie chez les femmes. La souffrance psychique est la plus élevée dans le secteur des finances et la plus faible chez les ouvriers.
Mais il est difficile d'estimer précisément le nombre de maladies professionnelles car elles demeurent sous-déclarées, comme c'est le cas des cancers professionnels ou encore de l'asthme développé au travail. En effet, moins de 6 % des travailleurs français signalent une maladie professionnelle, d'après le dernier rapport de l’Institut de Veille sanitaire.
Cette journée de sensibilisation à la santé et à la sécurité au travail est aussi l'occasion de réaffirmer le rôle essentiel que doit jouer la Médecine du travail.