Interdit ou parfois toléré pour un usage médicinal, le cannabis est une drogue qui occasionne de nombreux débats. L’Uruguay, de son côté, a trouvé une solution puisqu’il s’agit du premier pays à autoriser sa vente en pharmacie pour un usage récréatif.
Le cannabis légalisé en Uruguay
Autoriser la vente du cannabis en pharmacie pour un usage récréatif est le troisième et dernier volet de la nouvelle politique de légalisation de cette drogue douce, mise en place par l’Uruguay. Le premier volet permettait aux Uruguayens de planter du cannabis chez eux, le second de pouvoir s’inscrire dans un club afin d’en cultiver en groupe de manière coopérative.
Cette loi concernant le cannabis a été adoptée en décembre 2013 et ses différentes étapes se terminent donc en juillet 2017, mais non sans quelques difficultés pour l’État.
Seulement 16 pharmacies vendent du cannabis
Si l’État a donc autorisé cette vente en pharmacie, les vendeurs potentiels sont encore assez rares pour le moment. Seules 16 pharmacies ont accepté de vendre cette drogue douce dans leur officine, ce qui est très peu au vu de la taille du pays.
En effet, l’Uruguay n’a pas pu convaincre les grandes chaînes de pharmacies du pays. Ces dernières, frileuses à l’idée de vendre de la drogue, n’ont pas voulu valider l’accord proposé par l’État.
Une manière de mieux contrôler l’usage et la vente du cannabis
Mais pourquoi l’Uruguay s’est-il lancé dans cette politique, qui a été critiquée aussi bien dans le pays qu’au niveau mondial ? Pour mieux contrôler l’usage et la vente du cannabis.
Aujourd’hui, près de 5 000 personnes sont déjà inscrites sur le registre leur permettant d’acheter 10 grammes de cannabis par semaine en pharmacie. C’est donc un moyen de connaître les consommateurs pour faire en sorte qu’ils soient encadrés par des professionnels de la santé. La consommation ne se fait plus sous couvert du marché noir, mais aux côtés des pharmaciens qui peuvent discuter avec les usagers de cette drogue, leur prodiguer des conseils et les aider si ceux-ci souhaitent arrêter le cannabis. L’État souhaite également, par le biais de cette opération, lutter contre le narcotrafic en diminuant l’influence du marché noir.
L’argent collecté par la vente de cannabis en pharmacie permettra, en plus de payer les entreprises productrices, d’alimenter un fonds de prévention.