Décédé lundi 21 avril et inhumé le samedi dernier, le pape François fut, plus que ses prédécesseurs, un homme très engagé. Il a défendu l’environnement, les pauvres, les migrants et les réfugiés notamment. Ses efforts inlassables ont quelques fois irrité les dirigeants et les puissants. Mais la pluie d’hommages qu’il a reçue témoigne de la justesse de son combat et du large soutien dont il bénéficiait à travers le monde.
Hospitalisé pendant plusieurs semaines pour une pneumonie, le pape François est décédé lundi 21 avril d’un AVC, au lendemain d’une brève apparition en public à la faveur de la fête de Pâques. Il a été inhumé le samedi 26 avril dans la basilique Sainte Marie Majeure à Rome, après une messe d’adieu place Saint-Pierre, en présence de plusieurs cardinaux et dirigeants et près de 25 000 fidèles. Des ONG de protection de l’environnement et de défense des droits humains étaient également présentes.
Emmanuel Macron a rendu hommage au défunt chef du Vatican
Cette présence des associations témoignent de l’engagement sans faille du pape François pour la justice environnementale, sociale et économique. Elles ont rendu un vibrant hommage au défunt souverain pontife, tout comme les politiques et dirigeants. Parmi ces derniers figure Emmanuel Macron. Depuis Mayotte où il était en visite, le président français a reconnu que « Tout au long de sa vie, [François] s’est battu pour plus de justice, pour une certaine idée de l’humanité, dans laquelle beaucoup se retrouvent ».
Le pape François, « messager de l’espérance dans un monde de divisions »
António Guterres a également salué la mémoire et les efforts du pape argentin pour un monde plus juste et humain. Le Secrétaire général de l’ONU a parlé de Jorge Mario Bergoglio comme d’« un messager de l’espérance dans un monde de divisions » et comme d’« un bâtisseur de ponts entre toutes les religions ». Le diplomate portugais a aussi affirmé que le chef du Vatican « s’était fait le champion des personnes les plus marginalisées sur Terre ». Il a en outre relevé ses positions fortes contre l’indifférence face aux souffrances humaines et aux inégalités dans le monde, notamment à travers ses encycliques de 2015 et 2020.
Nous sommes passés d’un « monde de la mondialisation » à « la mondialisation de l’indifférence »
António Guterres a en outre évoqué les efforts du pape François pour la paix (à Gaza et en Ukraine notamment), mais aussi et surtout pour les réfugiés, un engagement illustré par son tout premier déplacement en tant que souverain pontife en 2013 à Lampedusa. Sur cette petite île italienne située près de la Tunisie, le religieux a donné un discours dans lequel il a déploré que nous soyons passés d’un « monde de la mondialisation » à « la mondialisation de l’indifférence ». Pleurant les milliers de morts dans la Méditerranée, l’ancien archevêque de Buenos Aires a dit regretter que cette mer soit devenue une « route vers la mort », au lieu d’être un « chemin vers l’espérance ».
Le pape François est le fils d’un immigré italien
Le pape François croyait que l’Europe a le devoir d’accueillir ceux qui fuient leur pays parce qu’elle est un havre de paix et de prospérité. Plus largement, il pensait que tous les pays stables devaient ouvrir leurs frontières car « nous sommes tous des migrants ». Le défunt chef de l’Église catholique est d’ailleurs bien placé pour le dire, lui le fils de migrants italiens arrivés du Piémont en Argentine en 1929. Outre les dirigeants, les ONG ont honoré la mémoire du prélat argentin, notamment l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
Le pape François, un exemple à suivre
L’OIM a salué une voix morale pour les migrants et les plus vulnérables du monde entier, tout le long de son pontificat qui a duré 12 ans. « Son engagement résolu en faveur des personnes en marge de la société est un exemple à suivre pour construire un monde plus juste et plus compatissant », écrit l’organisation dans un communiqué. L’ONG a également loué sa position courageuse contre les politiques migratoires restrictives, en particulier celle de Donald Trump.
« Construire des ponts et abattre des murs »
L’OIM rappelle que le pape François a ouvertement critiqué l’offensive de l’administration Trump, comme étant aux antipodes des valeurs promues par l’Église catholique, à savoir la fraternité et la solidarité. Pour l’ancien chef du Vatican, il faut « construire des ponts et abattre des murs », plutôt que d’ériger des barrières. Malheureusement, les appels de Jorge Mario Bergoglio restent pour la plupart lettre morte dans un monde qui se barricade de plus en plus. Le successeur de l’Argentin devra faire en sorte que les lignes bougent. Il sera connu à l’issue du conclave des cardinaux qui débute le 7 mai.