Le burn-out ou « effondrement au travail » toucherait près de 3,2 millions de personnes en France, soit pas moins de 12% de la population active. Alors que l’Assemblée nationale a commencé à examiner, mardi 26 mai, la loi sur le dialogue social du ministre du Travail, François Rebsamen, certains élus souhaitent en profiter pour que le burn-out soit reconnu comme une maladie professionnelle.
Une maladie difficile à définir
Depuis quelques temps, on entend de plus en plus parler du burn-out. Mais le terme a beau être devenu un mot de la vie courante, personne n’arrive vraiment à le définir. Néanmoins, nous pouvons facilement identifier quelques symptômes clés de cette maladie.
Le burn-out, syndrome d’épuisement professionnel ou encore effondrement au travail est tout d’abord un mal profond qui vient trouver ses origines dans le cadre professionnel. Aux prémices du burn-out, il existe souvent un sentiment de démotivation et de déception par rapport à son travail. Cela va de pair avec un autre symptôme du burn-out : le sentiment d’échec. En effet, quand on ajoute son épuisement et une charge de travail trop importante, il est logique que l’individu se retrouve en échec.
La fatigue est aussi centrale chez les personnes souffrant de burn-out, qu’elle soit physique ou psychique. Lorsqu’un salarié est victime d’épuisement professionnel, il fait tout pour s’empêcher de sombrer. La chute en est d’autant plus brutale et soudaine jusqu’au jour où il est véritablement impossible de sortir de son lit le matin. « Cet épuisement physique, conjugué au stress émotionnel, provoque une baisse des défenses immunitaires et entraîne des infections à répétition » nous explique Roland Guinchard, psychologue et fondateur de Montgolfière Management, un cabinet d’expertise du lien au travail.
Vers une qualification en tant que maladie professionnelle ?
Comme nous le disions en introduction, la loi Rebsamen sur le dialogue social est en pleine discussion à l’Assemblée et c’est l’opportunité parfaite pour certains députés de faire reconnaitre le burn-out en tant que maladie professionnelle. Parmi ces députés figure l’ancien ministre Benoit Hamon pour qui « il en va de la responsabilité de la gauche d’adapter les protections aux nouvelles menaces car reconnaître la cause professionnelle de ce mal, c’est obliger les entreprises à payer pour les dégâts qu’elles engendrent sur la santé des salariés ».
Actuellement, quand un salarié souffre de burn-out, il est alors pris en charge par le régime central de la sécurité sociale. La qualification de maladie professionnelle changerait ce processus et ce serait alors la branche Accidents du travail – Maladies professionnelles, dont le financement est assuré par les entreprises, qui serait chargé d’indemniser le salarié. Le Medef, pour sa part est fermement opposé à cette proposition. Pour le syndicat, « le burn-out ne peut pas être décrété maladie professionnelle car c’est un phénomène très complexe, encore flou, où se mélangent des facteurs internes et externes à l’entreprises ».
La qualification du burn-out en tant que maladie professionnelle serait une première car aucune pathologie psychique ne figure dans la listes des 98 maladies professionnelles reconnues. Si cette requalification a bien lieu, ce serait une grande avancé pour les travailleurs qui souffrent, mais cela n’est pas suffisant. Il faut en effet s’attaquer aux origines de ce syndrome afin que le burn-out ne devienne pas le mal de siècle.