De nombreux laboratoires de biologie sont en grève, à travers toute la France, depuis ce matin. Ce mouvement fait suite à l’échec des négociations concernant les baisses de budget de la Sécurité sociale en 2023. Cette grève doit durer au minimum trois jours puisqu’elle est reconductible.
Les laboratoires de biologie en colère
Le budget de la Sécurité sociale 2023 prévoit de réaliser de nombreuses économies. Cela touche également les laboratoires de biologie. Ainsi, il est attendu une baisse de 1,276 milliard d’euros sur quatre ans les concernant. L’Alliance de la biologie médicale (ABM) souligne dans un communiqué de presse qu’il est prévu une diminution de : « 280 millions d’euros en 2023, 332 millions en 2024, 332 millions en 2025 et 332 millions en 2026 ». Il s’agit pour ABM d’une manière pour le gouvernement « d’asphyxier la biologie médicale ».
La plupart des laboratoires de biologie, soutenus par onze organisations regroupées au sein des Libéraux de santé et les médecins de l’UFML, ne sont pas d’accord avec cette diminution trop drastique. Les négociations n’ayant pas permis de trouver un terrain d’entente, les laboratoires des grands groupes (Cerban, Eurofins, Biogroup) et les indépendants de la profession ont donc opté pour la grève.
Il faut savoir que le mouvement a débuté, il y a un mois à peu près, avec une première action, celle de suspendre la transmission des données SI-DEP.
La Sécurité sociale défend son projet
De son côté, la Sécurité sociale « déplore la réaction de la profession » comme indiqué dans un communiqué de presse. Elle défend son projet et souligne qu’elle : « considère toujours que ces propositions sont pleinement soutenables pour le secteur de la biologie compte tenu du niveau de rentabilité constaté en 2019 et des effets de la crise sanitaire qui a encore fortement soutenu l’augmentation de cette rentabilité ».
Ainsi, selon Gabriel Attal, le ministre des comptes publics, interviewé par France Info, la réalisation des tests de détection de la Covid-19 a permis : « d’augmenter leur chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros ». François Braun, ministre de la santé, a, quant à lui, accusé les laboratoires de : « prendre en otage l’ensemble de la population ».