Anne Tursz, directrice de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale ) veut sensibiliser tout à chacun à la maltraitance infantile. L'épidémiologiste rappelle que l'enfant soumis à de mauvais traitements risque de développer de nombreux troubles, notamment psychologiques et physiques. Il n'est également pas impossible qu'il finisse par être violent à son tour.
Ce vendredi 14 juin, les ministères de la justice, de l'éducation, de la famille et du droit des femmes participent au colloque organisé au Sénat et dédié à la maltraitance des enfants. Ils sont accompagnés d'André Vallini, le sénateur PS en charge de présider l'événement, de Daniel Rousseau, pédopsychiatre et de Céline Raphaël, médecin et victime de violences étant enfant.
Selon les chiffres de l'ODAS, l'Observatoire de l'action sociale décentralisée, le nombre d'enfants en danger s'élevait à 98.000 en 2006. 20 % d'entre eux avaient été abusés sexuellement ou violentés physiquement ou psychologiquement.
Mais l'enquête en question n'existe plus et les données recueillies en fonction des départements n'ont pas été harmonisées ce qui fausse les résultats.
En 2009, un article paru dans la revue médicale The Lancet indiquait que le pourcentage d'enfants maltraités dans les pays développés était de 10 %. « Un phénomène de santé publique massif » selon l'épidémiologiste et directrice de l'Inserm, Anne Tursz.
Selon Gilles Séraphin, dirigeant de l'Observatoire national de l'enfance en danger (ONED), « la frontière entre une éducation « à l'ancienne » et la maltraitance peut être ténue », en ce sens, l'Inserm a enquêté sur les infanticides dans le Nord, le Pas-de-Calais, l'Ile-de-France et la Bretagne et estime entre 400 et 800 le nombre d'enfants tués par un adulte.
Nombreux sont les médecins dont Anne Tursz qui ont le sentiment que « Beaucoup de morts d'enfants ne font pas l'objet d'investigations suffisante ».
De ce fait, le colloque tenu au Sénat en ce jour fera de la maltraitance des mineurs une grande cause nationale.