Dans deux ans, nous aurons peut-être pas encore de voitures volantes, ni trouvé de remède contre le cancer. Mais dans deux, nous pourrons peut-être effectuer des greffes de têtes d'homme à homme. Une opération qui aurait déjà été une réussite sur des singes.
C'est un peu fou, et plutôt écoeurant. Pourtant, c'est le souhait d'un neurologue italien, Sergio Canavero. Greffer une tête humaine sur un autre corps humain.
L'opération a été essayée à de nombreuses reprises sur des singes depuis les années 70. Le premier singe transplanté a survécu quelques jours. La technique de greffe a ensuite été perfectionnée, afin qu'une tête transplantée puisse rester indéfiniment sur son nouveau corps. Une opération qui, d'après le neurologue, pourra bientôt être effectuée sur l'homme.
Dans son étude, Sergio Canavero dresse déjà les profils des futurs donneurs et receveurs. La greffe de tête pourrait être une solution pour certains patients atteints d'une maladie n'affectant pas leur cerveau, par exemple. Les receveurs d'un nouveau corps seront donc des tétraplégiques, entre autres. Les donneurs, eux, seront des patients en mort cérébrale dont le corps est encore en bon état. Un échange de bons procédés, disons.
« La tête du receveur sera placée en hypothermie. Après, on collera la tête du receveur sur le corps du donneur, on reconnectera la moelle et les différents tissus. Si le patient survit à l'opération, il faudra ensuite qu'il entame une longue convalescence, un traitement anti-rejet pour le greffon, une thérapie pour s'adapter à son nouveau corps et des séances de kinésithérapie pour réapprendre à bouger ». explique le neurologue au sujet de l'opération. Une opération sans retour, pouvant être mortelle, et nécessitant un traitement de cheval pour éviter le rejet fatal…
Mais rien n'effraye le médecin, pas même toutes les complications qu'un tel acte de chirurgie pourraient créer. « La partie la plus difficile est de reconstituer la continuité de la moelle épinière, a expliqué le neurologue, ce détail est maintenant réglé grâce à l'utilisation de matériaux chimiques, qui permettent de rétablir les liens entre les fibres nerveuses ».
L'obstacle le plus important, hormis les questions d'éthique – après tout, ce n'est pas une priorité, si? – serait le coût de la greffe. Chaque opération mobiliserait une centaine de personnes ainsi qu'un matériel de pointe.