L’Égypte a accueilli, du 1er au 3 septembre, la réunion du Groupe des vingt (G20) dédiée à la sécurité alimentaire mondiale. Cette rencontre a mis en lumière l’urgence d’agir face à la crise alimentaire qui frappe en particulier l’Afrique. L’ambassadeur Ragui El-Etreby, représentant égyptien auprès du G20 et des BRICS, a pointé la nécessité d’adopter une approche globale pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire
L’Égypte a accueilli, du 1er au 3 septembre 2025, une réunion historique du G20 consacrée à la sécurité alimentaire mondiale. C’est la première fois qu’un pays non membre de cette organisation abrite une telle rencontre, depuis la création du groupe en 1999. Ce choix fait suite aux discussions en juin entre le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, et son homologue sud-africain, Ronald Lamola, dont le pays assure la présidence du G20. Pretoria devait organiser la réunion, mais a laissé la place au Caire.
L’Égypte vante sa participation croissante aux grands débats multilatéraux
« Cet événement est le couronnement de la participation distinguée de l’Égypte », a expliqué l’ambassadeur Ragui El-Etreby, ministre adjoint des Affaires étrangères et représentant personnel du président auprès du G20 et des BRICS. Selon lui, le choix de l’Égypte comme hôte reflète la reconnaissance de son poids régional et de sa participation croissante aux grands débats multilatéraux. Il a insisté sur le fait que cette opportunité permet à l’Égypte de « défendre les priorités des pays en développement, en particulier africains » auprès des vingt plus grandes économies mondiales, qui concentrent près de 80 % du PIB mondial et 75 % du commerce international.
L’Afrique, un continent plein de ressources mais confronté à des défis alimentaires
Axée sur la sécurité alimentaire mondiale, la réunion du G20 au Caire a souligné l’urgence de la situation et la nécessité de répondre aux défis nouveaux de notre planète. Cette rencontre en présence des représentants des plus grandes économies du monde représentait une occasion unique de mettre en avant les préoccupations des pays en développement. L’Egypte a donc mis en avant la situation de l’Afrique.
Malgré ses ressources abondantes et une population jeune, le continent fait face à des défis alimentaires sans précédent, en raison notamment des conflits armés, du réchauffement climatique, de l’inflation et de problèmes financiers pour soutenir et moderniser son agriculture. Selon les données du Programme alimentaire mondial (PAM), près de 300 millions de personnes dans la région sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire. Il y a donc urgence à agir.
L’Égypte prône une approche globale pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire
Au cours des discussions, l’Egypte a exprimé les inquiétudes des pays africains relatives à la fragilité des chaînes d’approvisionnement, souvent perturbées par des tensions géopolitiques. Elle a également abordé les initiatives nécessaires pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires africains, améliorer l’accès aux ressources agricoles, promouvoir des pratiques durables et stimuler la coopération régionale.
L’Égypte prône ainsi une approche globale pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire au niveau continental et mondial. Au cours de son intervention, M. Ragui El-Etreby a également évoqué la situation à Gaza, soulignant que la famine dans l’enclave constitue un drame humanitaire voulu et programmé par des êtres humains.
Le sommet du G20 aura lieu à Johannesburg les 22 et 23 septembre
Pour sa part, le ministre égyptien des Finances, Ahmed Kachouk, a plaidé en faveur d’un soutien financier pour alléger le fardeau des pays en développement, dont beaucoup importent de la nourriture. Il juge nécessaire de conjuguer les efforts internationaux pour atteindre le développement durable.
A l’issue de cette réunion au Caire, les délégués des pays du G20 ont élaboré une déclaration ministérielle sur la sécurité alimentaire. Ce document sera finalisé lors de la réunion prévue le 19 septembre en Afrique du Sud, puis adoptée officiellement au sommet du G20 à Johannesburg les 22 et 23 septembre.