Simone Veil, grande figure de la politique française, nous a quittés ce 30 juin 2017. Elle reste, en partie, dans les mémoires comme la ministre de la Santé qui aura obtenu le droit à l’avortement.
Une rescapée de la Shoah
Le passé de Simone Veil, qui a survécu aux camps de concentration nazi, a probablement, selon ses proches, fait d’elle la femme forte et courageuse qu’elle a été durant toute sa vie. Après avoir fait Science Po, elle entame une carrière dans la magistrature à une époque où peu de femmes travaillent. Son chemin est parsemé de victoires qui l’amènent à devenir la première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature et la première femme à siéger au conseil d’administration de l’ORTF.
En 1974, Jacques Chirac, alors Premier ministre, lui propose le poste de ministre de la Santé. Elle témoignera à propos de ce tournant dans sa carrière en indiquant : « J’étais magistrat, la santé, ce n’était pas la chose principale de mon existence mais après de longues hésitations, j’ai fini par accepter tout en me disant : “mon Dieu, dans quoi vais-je me fourrer ?” »
Le combat pour le droit à l’avortement
C’est alors que Simone Veil se lance dans un combat difficile, celui du droit à l’avortement. À l’époque, les avortements clandestins se multiplient et la ministre de la Santé ne veut pas fermer les yeux sur les risques encourus par les femmes.
Elle propose donc un texte visant à autoriser l’avortement. Cette période est marquée par des débats houleux. Les opposants à l’IVG sont, en effet, nombreux et Simone Veil doit mener un combat politique acharné. Son discours à propos de la légalisation de l’avortement restera, d’ailleurs, dans les mémoires. Elle y défend ce nouveau droit : « Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours ».
Après ce coup d’éclat et cette victoire, Simone Veil passera cinq ans à son poste de ministre de la Santé et se verra ensuite réintégrée aux mêmes fonctions sous Balladur de 1993 à 1995.
Mais Simone Veil est également connue pour son engagement envers l’Europe – elle sera, par exemple, nommée présidente du premier Parlement européen – ainsi que pour son combat en faveur de la mémoire de la Shoah.