Cinq syndicats de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris ou AP-HP (CGT, FO, CFTC, CFDT et UNSA) vont répondre à l’appel à la mobilisation générale du 10 septembre, initié par le mouvement citoyen « Les Essentiels » et amplifié par les partis politiques. Comme pratiquement tous les Français, ils s’opposent au plan d’économie de 44 milliards d’euros annoncé par François Bayrou, dont 5 milliards dans la santé publique.
À l’issue d’une réunion début août, cinq syndicats de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris ou AP-HP (CGT, FO, UNSA, CFTC et CFDT) ont appelé à la grève générale au sein des 38 hôpitaux en Île-de-France. Objectif : exprimer leur opposition aux 5,5 milliards d’euros d’économies prévues pour les hôpitaux publics, sur les 44 milliards d’euros d’économies annoncées par le premier ministre François Bayrou, lors de la présentation de ses orientations budgétaires pour 2026, en juillet dernier.
Les soignants vont rejoindre le mouvement « Bloquons tout le 10 septembre »
Conformément à ce qui a été décidé à la rencontre d’il y a quelques jours, plus de 100 000 soignants devaient déposer leurs blouses et bistouris dès le lundi 25 août. Mais la plupart répondront à cet appel seulement le 10 septembre pour converger avec la mobilisation citoyenne initiée par le collectif « Les Essentiels ». Baptisée « Bloquons tout le 10 septembre », cette journée d’action vise à marquer le mécontentement des Français face au plan d’économies de Bayrou et plus largement à la politique du gouvernement. Elle fédère les partis politiques, syndicats ouvriers et associations. Ce jour-là, il s’agira de paralyser toute la France, pour contraindre l’exécutif à faire marche arrière, et si possible obtenir la dissolution du gouvernement Bayrou.
Plusieurs mesures critiquées par l’AP-HP
Les hôpitaux publics voient dans le plan de Bayrou une attaque frontale contre notre système de santé et contre tous les travailleurs. Parmi les mesures les plus critiquées, ils citent notamment le doublement des franchises médicales (le reste à charge du patient), qui passent de 50 à 100 euros par an et par assuré, les nouvelles participations forfaitaires sur les consultations, les examens radiologiques et les analyses biologiques, ainsi qu’un arrêt du remboursement intégral ou une sortie du dispositif ADL (affections de longue durée) pour certaines situations, comme les rémissions de cancers. Les établissements de santé se plaignent de l’obligation d’améliorer leur efficience, notamment via l’optimisation des achats et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le suivi des dispositifs médicaux.
L’AP-HP appelle les patients à se mobiliser massivement
Pour les soignants, c’est comme si on demandait à l’hôpital d’assurer des gains de productivité, de devenir une entreprise comme les autres. Cette vision programmerait le déficit des centres de santé, en imposant aux soignants de rester rentables. Les syndicats de l’AP-HP dénoncent en outre la suppression de deux jours fériés, alors qu’on leur doit déjà plus de deux millions d’heures non payées. Ils pointent par ailleurs l’extension massive des soins ambulatoires, l’année blanche ou encore le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite. Pour eux, il est clair que l’exécutif veut fermer l’hôpital public.
François Bayrou pourrait être poussé à démissionner avant le 10 septembre
Les syndicats de l’AP-HP vont donc rejoindre massivement la mobilisation du 10 septembre pour exprimer leurs inquiétudes. Ils appellent les patients à faire de même car plusieurs mesures visant le secteur de la santé les concernent directement. Selon les soignants, le discours de l’exécutif les culpabilise, en les accusant d’abuser des arrêts maladie et des urgences. Pourtant, déplorent-ils, ces urgences saturent par manque de lits et de personnel, à cause d’une crise de recrutement majeure.
Pour empêcher les coupes budgétaires de frapper soignants et patients, rendez-vous donc dans deux semaines dans les rues. Mais avant cette journée d’action, François Bayrou pourrait démissionner et son gouvernement être dissout. En effet, le Premier ministre a demandé un vote de confiance au Parlement le 8 septembre. Mais toutes les oppositions ont d’ores et déjà annoncé qu’elles voteront contre.