La sieste au travail est assez peu répandue en Europe où l’on considère qu’elle est le signe de la paresse. Pourtant, plusieurs études confirment ses bienfaits, notamment dans le cadre du travail où elle améliore les performances des salariés.
Sieste et amélioration de la concentration au travail
Si l’on sait que la sieste améliore les capacités d’apprentissage des enfants, qu’en est-il des adultes ? A-t-elle des bénéfices sur la santé et peut-elle améliorer les performances au travail ? Selon plusieurs études, c’est le cas.
C’est ce que démontre, par exemple, une étude récente qui a été publiée dans la revue Sleep Health. Les chercheurs soulignent avoir trouvé un lien modeste, mais mesurable : « entre les siestes diurnes habituelles et un volume cérébral total plus important ».
Il y a plusieurs années, la Nasa, en coopération avec l’institut national de recherche biomédicale spatiale, s’est également penché sur les effets de la sieste. En effet, les astronautes, tout comme les Français d’ailleurs, ont tendance à ne pas dormir suffisamment. Ils peuvent donc être sujets à de : « […] l’irritabilité, des pertes de mémoire et de la fatigue ». David Dinges, professeur à la faculté de médecine de l’université de Pennsylvanie, a dirigé ces recherches pour la Nasa. Il explique à propos des résultats : « À notre grand étonnement, les performances de la mémoire de travail ont bénéficié des siestes, [mais] la vigilance et l’alerte de base n’en ont pas beaucoup bénéficié ».
Ces informations permettent d’aller dans le sens des observations déjà réalisées dans d’autres pays. Effectivement, à l’étranger, des entreprises, voire des gouvernements, préconisent la sieste au travail.
Les effets positifs de la sieste déjà reconnus à l’étranger
En Asie, la sieste au travail est ancrée dans les mœurs depuis bien longtemps. En Chine, par exemple, le droit au repos est protégé par la Constitution depuis 1948. Ce court sommeil, en début d’après-midi, est donc une habitude respectée par les salariés à tous les niveaux de la hiérarchie. Au Japon et aux États-Unis, de nombreuses entreprises ont également adopté cette méthode pour recharger les batteries de leurs salariés.
Certaines grandes entreprises américaines témoignent d’ailleurs des bienfaits de la sieste. C’est le cas, par exemple, de Sean Greenwood, directeur des relations publiques et de la communication de Ben & Jerry’s. Il a déclaré, au Guardian, à ce propos : « Notre expérience montre que des employés reposés sont beaucoup plus impliqués et créatifs, et si une petite sieste aide à atteindre cet objectif, nous sommes heureux de la fournir aux membres de notre équipe. »
Arianna Huffington, co-fondatrice du média HuffPost et fondatrice de la société Thrive Global, est également une adepte de la sieste. Elle a, de son côté, expliqué, lors de la même interview : « Malheureusement, la pratique de la sieste souffre toujours de notre illusion collective qui assimile le sommeil à la faiblesse et à la paresse, mais les avantages de la sieste pour améliorer les performances n’ont jamais été un secret pour de nombreux dirigeants à travers l’histoire ».
Les entreprises françaises, et plus largement européennes, semblent donc à la traîne lorsque l’on parle de sieste au travail. Une solution qui pourrait pourtant rendre les salariés plus performants, moins stressés et donc plus heureux !