Cause sous-estimée de mortalité, la fièvre typhoïde emporte chaque année plusieurs dizaines de milliers de victimes en Afrique, où la maladie se propage dans les régions défavorisées. Pour lutter contre ce fléau, la fondation Children of Africa a mené en mai une nouvelle campagne de vaccination gratuite auprès de 10 000 enfants ivoiriens.Cause sous-estimée de mortalité, la fièvre typhoïde emporte chaque année plusieurs dizaines de milliers de victimes en Afrique, où la maladie se propage dans les régions défavorisées. Pour lutter contre ce fléau, la fondation Children of Africa a mené en mai une nouvelle campagne de vaccination gratuite auprès de 10 000 enfants ivoiriens.
Plus de 20 millions de cas de fièvre typhoïque sont déclarés chaque année dans le monde, causant plus de 200 000 morts, d’après un rapport de l’Institut Pasteur. Maladie infectieuse potentiellement mortelle en l’absence de traitement, la fièvre typhoïque survient généralement dans les zones où l’hygiène est précaire et principalement dans les pays en voie de développement. Elle trouve son origine dans les bactéries du type salmonelle, souvent par ingestion d’eau ou d’aliments ayant subi une contamination fécale d’origine humaine ou suite à une transmission de personne à personne. Pour enrayer tout risque d’infection, plusieurs conditions doivent donc être réunies : distribution d’eau de qualité, traitement des eaux usées, tout-à-l’égout, pasteurisation des aliments, etc.
Après une à trois semaines d’incubation, le passage de la maladie dans le sang provoque les premiers symptômes : fièvre continue, maux de tête, fatigue, douleurs abdominales, diarrhée ou constipation. Si la guérison intervient au bout de plusieurs semaines dans les formes bénignes, le taux de mortalité s’élève à 10 % faute de traitement dans les cas graves, contre moins d’1% après la prise d’antibiotiques. La maladie résistant de plus en plus aux médicaments, le vaccin anti-typhoïdique constitue le rempart le plus sûr. Une seule injection protège pendant trois ans avec un taux de 60 % en zone d’endémie.
Une progression favorisée par la malnutrition, le paludisme et le SIDA
Cause majeure de mortalité infantile en Afrique subsaharienne, la salmonelle est responsable de 681 000 décès dans le monde en 2010 d’après une étude de la revue Clinical infectious diseases et se manifeste également sous une forme non-typhique. Proche de la fièvre typhoïde, la salmonellose non-typhique provoque des diarrhées aigües et touche particulièrement les bébés et les enfants déjà affaiblis par le paludisme et la malnutrition, mais aussi les adultes infectés par le VIH. Son taux de mortalité est particulièrement élevé : entre 20 % et 45 % des personnes infectées. La progression des salmonelloses typhiques et non-typhiques est favorisée par des conditions affaiblissant le système immunitaire, et notamment par le virus du SIDA. 70 % des nouvelles apparitions de la maladie sont déclarées en Afrique, qui totalise 83 % des décès dus au SIDA dans le monde.
La situation est extrêmement problématique dans le bassin du Congo, où une deuxième vague de fièvre typhoïde s’est déclarée à la fin des années 70, mais aussi au Botswana et en Afrique du Sud, qui ont connu une recrudescence de cas en début d’année. En Côte d’Ivoire, la fondation Children of Africa, présidée par la Première Dame Dominique Nouvian-Ouattara, a mené du 12 au 21 mai une campagne de vaccination gratuite contre la fièvre typhoïde dans la région du Sud-Comoé. 10 000 enfants de 3 à 15 ans ont ainsi été vaccinés et déparasités dans cette zone du sud-est du pays, où l’impact de la maladie est particulièrement important.
70 000 enfants vaccinés par la fondation Children of Africa depuis 1998
Depuis sa création par Dominique Nouvian-Ouattara en 1998, la fondation a vacciné 70 000 enfants contre la fièvre typhoïde et la méningite et en a déparasité 100 000 autres. En août 2014, plus de 10 000 vaccinations avaient déjà été administrées contre la typhoïde dans la région du Hambol, au nord du pays. « La santé de nos enfants est une priorité pour chacun d’entre nous, a déclaré Dominique Nouvian-Ouattara lors du lancement de la campagne le 12 mai à Grand Bassam. C’est également notre souhait le plus cher : qu’ils grandissent dans de bonnes conditions et en pleine santé. »
Encore peu efficace dans de nombreux pays, la vaccination de masse pourrait être facilitée par l’utilisation de drones, à l’image de la campagne de distribution de vaccins et de sang qui sera expérimentée au Rwanda dans le courant de l’année. Financée à hauteur de 800 000 dollars par la Fondation UPS avec le soutien du constructeur de drones Zipline et de l’Alliance du Vaccin Gavi, l’opération ambitionne d’effectuer jusqu’à 150 livraisons de sang par jour dans 21 centres de transfusion rwandais. En cas de succès, la distribution par drones pourrait s’étendre au monde entier pour la vaccination et le traitement de nombreuses maladies du type VIH/SIDA, paludisme et tuberculose.