LFB, entreprise détenant le monopole en France de la transformation du plasma en médicaments, a annoncé lundi, à l’occasion de l’événement Choose France, que sa nouvelle usine d’Arras va commencer à fournir les patients français. Grâce à ce site, elle espère passer de 30 à 50 % de part de marché, pour que la France dépende moins des importations.
LFB (Laboratoire du fractionnement et des biotechnologies), l’entreprise détenue par l’Etat et qui a le monopole en France de la transformation du plasma en médicaments, va démarrer la commercialisation de sa production d’immunoglobulines. L’annonce a été faite le lundi 17 novembre par Jacques Brom, directeur général du groupe, à l’occasion du rendez-vous Choose France, consacré cette année aux entreprises françaises investissant sur le territoire national.
LFB est le sixième acteur mondial des médicaments dérivés du plasma
Cette nouvelle usine a coûté 750 millions d’euros. Basée à Arras (Pas-de-Calais), elle est la seule en France à fabriquer des médicaments dérivés du plasma. Elle doit permettre à LFB de tripler sa capacité de production pour passer de 1,2 à 3,4 millions de litres par an, et d’augmenter de 30 à 50 % sa part de marché pour les immunoglobulines, qui servent à fournir des anticorps supplémentaires. Le groupe est le sixième acteur mondial des médicaments dérivés du plasma. Son chiffre d’affaires s’élève à 600 millions d’euros, dont un tiers à l’international.
Plus de 70 % du plasma mondial est américain
Pour augmenter sa production d’immunoglobulines, LFB a besoin de recevoir plus de sang. L’établissement français du sang (EFS), qui gère la collecte en France, ne lui a fourni que 915 000 litres cette année. LFB complète ce volume par 300 000 litres de plasma issu de son propre réseau de centres de collecte en Europe et aux Etats-Unis. Jacques Brom assure que son groupe va étoffer ce réseau pour tripler sa collecte, mais que la part des États-Unis devrait baisser pour des questions de souveraineté sanitaire. Aujourd’hui, plus de 70 % du plasma mondial est américain. Au pays de l’Oncle Sam, les donneurs sont rémunérés, alors que c’est interdit en France.
LFB veut pouvoir proposer des immunoglobulines administrables par injection sous-cutanée à domicile
Pour rappel, les médicaments issus du plasma servent à traiter des pathologies comme les déficits immunitaires, l’hémophilie ou les brûlures. Selon Jacques Brom, 65 % des Français ayant besoin d’un médicament dérivé du plasma ont pris un médicament LFB. Pour répondre à la demande croissante et assurer la souveraineté sanitaire de la France, le groupe a investi plus de 60 millions d’euros en Hexagone en 2025. Elle prévoit plus de 45 millions d’euros investissements industriels en 2026.
LFB investit aussi, chaque année, environ 40 millions d’euros en R&D, un segment stratégique. Pour devenir un leader mondial, il souhaite aussi proposer, comme ses concurrents, des immunoglobulines administrables par injection sous-cutanée permettant aux patients de se les administrer à domicile. Cette activité est nécessaire pour prendre le tournant de la santé à domicile et réduire les dépenses hospitalières.
