Le prix Nobel de médecine a été décerné lundi à Mary Brunkow, Fred Ramsdell et Shimon Sakaguchi pour leurs découvertes sur la tolérance immunitaire. Cette avancée majeure a permis d’obtenir le traitement des maladies auto-immunes comme le diabète de type 1.
Le comité Nobel a commencé à remettre, le lundi 6 octobre, la série de prix Nobel, récompensant les meilleurs travaux ou ouvrages dans six domaines de connaissances. Parmi lesquels la littérature, la physique, la chimie et la médecine. Cette année, le prix Nobel de médecine a été attribué à un trio : aux Américains Mary Brunkow et Fred Ramsdell et au Japonais Shimon Sakaguchi pour leur découverte sur la tolérance immunitaire.
Des découvertes sur la régulation de notre système immunitaire
Fred Ramsdell, Mary Brunkow et Shimon Sakaguchi ont tous les trois révélés comment le corps contrôle le système immunitaire. Celui-ci nous protège chaque jour contre des milliers de virus, bactéries et autres microbes qui tentent d’envahir notre organisme. Mais il éprouve souvent dans sa tâche des difficultés à les neutraliser car ces agents pathogènes ont appris à développer l’apparence des cellules humaines pour pouvoir se camoufler et échapper à la destruction. Or le système immunitaire doit être régulé pour ne pas attaquer nos propres organes.
Des cellules spécifiques maintiennent la tolérance immunitaire
Fred Ramsdell, Mary Brunkow et Shimon Sakaguchi ont eu le mérite d’avoir identifié les gardiens du système immunitaire, les cellules T régulatrices, qui empêchent les cellules immunitaires de s’en prendre à notre propre corps. Avec cette découverte, ils ont jeté les bases d’un nouveau domaine de recherche et mené au développement de nouveaux traitements. Par exemple des médicaments contre le cancer et les maladies auto-immunes telles que le diabète de type 1.
La tolérance immunitaire mise en avant grâce aux travaux de Shimon Sakaguchi
C’est Shimon Sakaguchi, 74 ans, qui a ouvert la voie à cette avancée médicale majeure. Le chercheur japonais en immunologie à l’université d’Osaka a réalisé la première découverte dans ce domaine en 1995. Il a mis au jour une classe de cellules immunitaires jusqu’alors inconnue, qui protège l’organisme contre les maladies auto-immunes : les cellules T régulatrices. Par la suite, en 2001, Mary Brunkow (64 ans) et Fred Ramsdell (64 ans) ont fait l’autre découverte clé. Toux d’eux ont révélé comment un certain type de souris était particulièrement vulnérable aux maladies auto-immunes, et ont identifié une mutation dans un gène qu’ils ont nommé Foxp3. Les chercheurs américains ont également démontré le fait que des mutations dans l’équivalent humain de ce gène provoquent une grave maladie auto-immune, appelée IPEX.
Les lymphocytes T régulateurs veillent à ce que notre système immunitaire tolère nos propres tissus
En 2003, Shimon Sakaguchi a pu faire le lien entre ses découvertes et celles de Brunkow et Ramsdell. Il a établi que le gène Foxp3 régissait le développement des cellules qu’il avait identifiées en 1995 et qui sont désormais connues sous le nom de lymphocytes T régulateurs. Celles-ci surveillent les autres cellules immunitaires et veillent à ce que notre système immunitaire tolère nos propres tissus. Pour avoir remporté le Nobel de médecine, Mary Brunkow, Fred Ramsdell et Shimon Sakaguchi ont reçu un diplôme, une médaille d’or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (près d’un million d’euros). Une somme qui peut paraître dérisoire face aux milliards de subventions à la science gelées par l’administration Trump.