Depuis le 2 mars, Israël impose un blocage total de l’aide humanitaire pour Gaza. Tel Aviv justifie sa mesure par la nécessité de faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les otages. De son côté, le mouvement islamiste palestinien, tout comme l’ONU, accuse l’État hébreu de « chantage » à l’aide humanitaire.
Depuis le 2 avril dernier, l’aide humanitaire peine à entrer à Gaza en raison du blocus imposé par Israël. L’État hébreu justifie cette mesure par le fait que le Hamas détourne l’aide et par la nécessité de mettre la pression sur le mouvement islamiste pour qu’il libère ses derniers otages. Il a demandé aux organisations de livrer le nécessaire à travers des centres israéliens, une fois qu’il aura accepté de rouvrir les points de passage. Mais on ignore quand le blocus sera levé, alors que Benjamin Netanyahou et son gouvernement annoncent un plan de conquête de l’enclave palestinienne.
La situation devenue intenable à Gaza
De son côté, le Hamas accuse Israël « d’utiliser l’aide comme arme de guerre ». L’ONU pense de même. L’organisation condamne vivement l’attitude de l’État hébreu, qui préfère envoyer « des bombes plutôt que de l’eau et de la nourriture à la population palestinienne ». Pour sa part, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas a jugé mardi « intenable » la situation à Gaza. Elle appelle à « reprendre immédiatement » l’aide humanitaire, qui « ne doit jamais être politisée ».
Les vivres et les stocks alimentaires s’épuisent progressivement
Alors que le monde entier supplie Israël de lever le blocage, la population de Gaza continue de subir la famine, en plus des bombardements quotidiens qui ont déjà fait plus de 50 000 morts, selon la défense civile palestinienne. Les ONG, dont le Programme alimentaire mondial (PAM), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, ont indiqué que les vivres et leurs stocks alimentaires s’épuisent progressivement, laissant plus de deux millions de personnes face au risque de mourir de faim.
On racle les fonds de gamelle
À cause du blocage de l’aide humanitaire, les cohues se multiplient devant les centres de distribution alimentaire. Adultes et enfants doivent désormais se battre pour avoir un peu de nourriture dans l’assiette. Si certains tendent désespérément leur casserole aux humanitaires désemparés par les bousculades, d’autres raclent les fonds de leur gamelle avec leurs doigts pour ramener tout ce qui peut remplir un tant soit peu le ventre. Ces scènes désolantes font dire aux responsables d’ONG que Gaza se trouve « au bord de l’effondrement total ».
La crise de malnutrition a atteint des niveaux catastrophiques à Gaza
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), la crise de malnutrition a atteint des niveaux catastrophiques dans l’enclave palestinienne depuis quelques semaines, alors que la famine s’intensifie. Le taux de malnutrition chez les enfants aurait augmenté de 172 % au premier trimestre de 2025 (désormais 10 000 enfants concernés), en comparaison avec la même période de l’an dernier. C’est dans ce contexte catastrophique que les autorités israéliennes ont annoncé cette semaine leur plan de conquête de Gaza.
Un plan de conquête de Gaza unanimement condamné
Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a affirmé mardi que la bande de Gaza serait « totalement détruite » et qu’il y aura un déplacement massif des 2,4 millions de Gazaouis vers des « pays tiers ». Cette déclaration a été condamnée par Paris, Londres et Pékin notamment. « Toute tentative par Israël d’annexer des territoires à Gaza serait « inacceptable », a prévenu le secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères Hamish Falconer. Mais Benjamin Netanyahou et son état-major entendront-ils raison ?