Le Comité national contre le tabagisme vient de porter plainte contre les fabricants de tabac dans le cadre de l’affaire du filtergate. Il s’agirait d’une tromperie concernant les taux de goudron, de monoxyde de carbone et de nicotine, déclarés par les industriels du secteur.
Des chiffres ne reflétant pas la réalité
Selon le Comité national contre le tabagisme (CNCT), les chiffres des taux de nicotine et de goudron déclarés par les grands fabricants de tabac sont faux. Ils sont beaucoup plus importants en réalité. Ainsi, le CNCT indique sur son site à ce propos : « […]la teneur réelle en goudron et nicotine inhalée par les fumeurs serait entre 2 et 10 fois supérieure pour le goudron et 5 fois supérieure pour la nicotine. Ainsi, les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument, en fait l’équivalent de deux à dix ».
Suite à ces révélations qui forment le cœur du scandale du filtergate, le CNCT a décidé de porter plainte pour : « mise en danger d’autrui » contre les fabricants de tabac. En effet, pour le comité, cette tromperie implique que les consommateurs n’ont pas accès à la bonne information et qu’ils inhalent donc encore plus de produits dangereux.
Filtergate : les filtres des cigarettes modifiés
Et pour arriver à cette tromperie, les fabricants de tabac auraient mis en place une stratégie visant à abuser les laboratoires qui mesurent les taux de nicotine et de goudron. Les filtres des cigarettes seraient perforés de manière à falsifier les résultats puisque les propriétés techniques des cigarettes ne sont plus les mêmes.
Et cette affaire, appelée filtergate, car elle fait penser à celle du dieselgate, dépasse les frontières de la France, puisque d’autres organismes, au Pays-Bas ou en Suisse, ont également porté plainte.
Pour le professeur Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme : « Le filtergate constitue assurément un nouveau scandale aux conséquences sanitaires majeures qui légitime que l’on encadre et surveille bien davantage les pratiques des fabricants de tabac ».